Un élevage exceptionnel avec la perruche à collier
P.R. novembre 2016
A. Bruggeman
Traduction : William Vanbeginne
Les amateurs d’oiseaux savent tous en général que l’âge pour l’élevage de cette espèce demande du temps et ceci est aussi mentionné ainsi dans la plupart des articles. Un mâle doit certainement être âgé de 3 ans et la femelle doit bien avoir 2 ans.
Il s’agit ici d’un mâle albinos de 1992 et donc plutôt vieux pour élever. Celui-ci est entre temps devenu invalide car il a eu de la malchance dans le passé car il a eu affaire deux fois avec une femelle agressive. A cause de cela il ne peut plus voler normalement et d’un côté il est quasiment aveugle. C’est encore un beau grand oiseau qui est bien en plumage. Il a même encore de l’intérêt envers sa voisine et il peut donc garder une petite place chez nous jusqu’à son dernier jour.
A la bourse de Hamme en septembre il y avait une femelle bleue (née en mai avec les papiers de sexage adéquat) je me suis dit que cette femelle n’allait pas lui faire des problèmes car elle n’avait que 4 mois et je l’ai donc logé avec le mâle.
Et en effet, quand je les ai mis ensemble, c’était la fête. Malgré son âge, on aurait dit un couple amoureux. Je ne pensai pas qu’un jour ils reproduiraient, ceci n’était pas possible dans ce cas-ci. Je trouvais cela une bonne idée de les mettre ensemble ainsi il ne devrait pas finir ces vieux jours seul car dans la nature, ces oiseaux passent leur vie en groupe.
L’hiver, qui n’a pas été un hiver rigoureux, c’est bien passé pour eux, toujours l’un près de l’autre et février 2016 ce vieux monsieur se comportait de manière courtoise et commençait déjà à nourrir la femelle régulièrement et ceci beaucoup plus tôt que mes autres sept couples. Il voulait apparemment rattraper le temps perdu, en tout cas cela y ressemblait.
Quelle n’a pas été ma surprise lorsque le 2 mars, lors du nourrissage de mes oiseaux j’ai retrouvé un œuf au sol en dessous du perchoir et qu’il était cassé. Cela ne pouvait être autrement car les nichoirs restent fermés jusqu’en avril. Vous pouvez vous imaginer que j’ai directement ouvert leur nid car à l’avance je ne savais pas savoir ce qui allait encore se passer. Une femelle d’à peine 10 mois qui pond un œuf, je n’avais jamais entendu cela.
Du fait que le nichoir était maintenant ouvert, les deux oiseaux s’y sont intéressés et ont commencé à y rentrer et ont tout bougé à l’intérieur. Je me suis dit, oui ils vont un peu s’amuser. Je les ai gardés un peu plus souvent à l’œil et je me suis rendu compte qu’ils faisaient cela plusieurs fois par jour. Le 28 mars, fort curieux, je suis quand même allé jeter un coup d’œil dans le nid et je ne croyais pas ce que je voyais, 3 beaux œufs bien ensemble, cela ne pouvait quand même pas être vrai ! Qui allait croire cela d’une aussi jeune femelle. J’ai raconté cela uniquement à ma femme car qu’est-ce qu’on allait bien pouvoir penser de moi. Très content de ce qui se passait, je ne pensais toujours pas que ceci allait donner un résultat. Pas difficile à comprendre ; un mâle beaucoup trop vieux et une femelle beaucoup trop jeune comme tout le monde peut l’accepter.
Le 30 mars je suis encore allé contrôler le nichoir et au premier coup d’œil et avec beaucoup d’années d’expérience je le suis dit « et bien ce n’est quand même pas vrai ! ». Le 3 avril je suis retourné avec une source lumineuse et un peu remonté, j’ai pu constater qu’un œuf commençait à montrer des vaisseaux sanguins. Il fallait maintenant attendre et voir ce que cela allait donner.
Le 23 avril la jeune femelle était sortie du nid et donc l’occasion de faire un contrôle du nid. Avec une certaine incrédulité je me suis dit « OUI, youppie, un jeune d’un jour, bien debout et avec de la nourriture dans le jabot ». Magnifique à voir, qui aurait pu s’attendre à cela, ceci n’a dû avoir lieu que très peu je pense. Les yeux étaient encore fermés mais c’étaient ceux d’un lutino ou albinos.
Le 30 avril, le grand évènement, le baguage comme preuve avec le marquage de quels oiseaux, où et comment. Le plus excitant est maintenant derrière nous mais beaucoup de choses peuvent encore mal se passer. Du fait que la petite femelle bleue n’a pas encore un an complet et qu’avec ce vieux mâle albinos ils ont déjà un petit et qu’ils ont encore toujours un lien très fort, qu’il nourrit la femelle et le petit au nid alors je les ai laissé faire puisqu’ils s’en occupaient bien. Tous les deux jours je vais faire un contrôle du nid pour voir le développement du petit. Cela peut encore devenir captivant mais en général l’envol du nid se passe bien.
Le 8 juin c’était chose faite et c’est toujours une surprise cet envol. Le poussin était au sol assez craintif dans ce nouveau monde en dehors de son nid. Maintenant le laisser tranquille car les parents lui montraient déjà le chemin et le lendemain il était déjà à perche.
Le couple maintenant était assez agité pour le protéger car les oiseaux voisins faisaient beaucoup de bruit et la femelle n’acceptait pas que le mâle essaye de le nourrir. Ceci a pu se faire en fin de journée et ceci était bien entendu un soulagement.
Entre temps j’avais bien entendu pu voir que le jeune était un albinos et suivant la passation des gènes qu’il s’agit d’une femelle.
Tout ceci, je l’ai immortalisé via des photos que je peux montrer à celui qui aurait des doutes envers mon histoire.
Comme amateur d’oiseaux j’élève depuis 55 ans, différentes espèces d’oiseaux et pas seulement des perruches. Cela fait certainement 40 ans que j’élève des perruches à collier.
Du fait que cette aventure est tellement unique, je voulais encore la mettre sur papier et vous en faire profiter car c’est devenu un cas d’élevage exceptionnel.
Cela peut arriver aussi car cela ne marche pas toujours aussi bien que cela s’est passé chez moi.
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