Les « perroquets tigres » du genre Psitacella

P.R. mars 2015
Piet Rozendaal
Traduction : William Vanbeginne

NDLR : Le genre Psittacella est appelé “tiger parrot” en Anglais et “Tijger papegaai” en néerlandais. Après quelques recherches, ce groupe de psittacidé n’est pas repris sous le nom de « perroquets tigres » en français mais pour la facilité de la traduction de l’article je vais reprendre ce groupe sous le nom de « perroquets tigres ».

Les perroquets tigres du genre Psittacella sont une des dernières espèces de psittacidés qui a été découvert et pour cette raison un groupe plutôt inconnu par la plupart des amateurs. Il s’agit d’un groupe qui connait les 4 espèces sortes : la perruche de Brehms (Psittacella brehmii), la perruche peintre (Psittacella picta), la perruche modeste (Psittacella modesta) et la perruche de Madarasz (Psittacella madaraszi).

Les Psittacellas sont lignées jaune et noire mais d’une manière assez distincte, ce qui a amené au nom de perroquet tigres à ce groupe. Un nom quand même un peu étrange qui leur va quand même mieux que celui qui leur avait été donné avant « perroquet vivant au sol » qui ne leur convient pas du tout car ces oiseaux vivent principalement dans les arbres. Ce sont de petits perroquets d’une longueur de 14 à 24 cm chez qui, la plupart des espèces, les femelles ont un patron ligné plus étendu que les mâles. Une autre caractéristique ce sont les plumes rouges du dessous du croupion, une caractéristique qu’ils ont en commun avec les Pionus Sud-Américains.

Habitat et comportement
On les voit généralement seuls ou par couples et de temps en temps, mais très rarement, en petits groupes de maximum 6 oiseaux.
Leur territoire naturel sont les forêts montagneuses subtropicales et tropicales humides de la Nouvelle Guinée qui sont en général entre 1.100 et 3.800 m d’altitude. Ils habitent dans ces régions boisées, les lisières des forêts de même que les régions étendues avec des restants de forêts et de la haute végétation secondaire. Vous ne les rencontrerez ici, pas aussi aisément partout, car ils sont généralement difficile à trouver dans les régions non habitées. De même leur plumage veille à un camouflage parfait dans le feuillage et le fait qu’ils se bougent la plupart du temps de manière lente et qu’ils ne bougent pas pendant de longs moments fait qu’ils sont encore plus difficiles à trouver. Ces oiseaux généralement calmes et craintifs ne se font entendre que rarement, ils ont un son flûté doux et plaintif. Seulement parfois, pendant le nourrissage ils sont un peu bruyants. De par leur comportement discret et comme nous l’avons déjà dit, leur excellent camouflage, grâce à leur plumage vert brun, ils sont très difficilement à trouver dans les arbres et buissons. La meilleure chance de les voir est au crépuscule, lorsqu’ils quittent leurs territoires de nourrissage et volent vers leur endroit pour dormir, situés généralement dans les forêts de l’intérieur du pays.

Nourriture naturelle
Leur diète naturelle est constituée, en grande partie, de différentes petites graines dures (inclus germées et bourgeonnées au sol) mais quand même pas restreinte à des graines, aussi divers fruits, dont des baies, et du matériel végétal font partie de son alimentation. Pour cela ils se déplacent, sans qu’on les remarque, à travers le feuillage et donnent la préférence pour manger aux branches basses des arbres bas et des buissons mais ils vont aussi au sol dans des endroits ouverts et graminées. On les retrouve aussi parfois dans les conifères Dacrydium. Leur vol est lent avec des coups d’ailes rapides et bruyants. Ils sont généralement craintifs, bien que lorsqu’ils s’alimentent ils peuvent parfois être étonnamment entreprenants.

Habitudes de reproduction
Il n’y a que très peu de connu sur leurs habitudes de reproduction. La saison de reproduction est différente par espèce, c’est pourquoi il est probable que pendant toute la saison, quelque part des perroquets tigre doivent être occupés à nicher. Il n’y a qu’un seul rapport d’un nid découvert à Wahgi Valley, Snow mountain et ce nid comportait 2 poussins. Un des deux était déjà presque totalement plumé tandis que le second, le plus jeune, n’avait encore que du duvet.

Aviculture
Ces perroquets calmes ne se retrouvent que rarement en aviculture. Il est très difficile de les garder et pour cette raison il n’y a pas de succès de reproduction connue.
Ils sont très fragiles et rarement ils ne survivent pas plus de 2 à 3 mois en captivité. Certains mouraient déjà dans les quelques heures et sans symptômes visibles. Les causes probables sont le stress et une mauvaise alimentation. Il serait conseillé de donner les graines d’herbes et graines de pins de même que beaucoup de fruits et les suppléments nécessaires seraient une recommandation.
A cause des mauvaises expériences dans le passé il est préférable de ne pas commencer à vouloir détenir ces oiseaux.

Description des espèces
Les perroquets tigres se retrouvent en 4 espèces différentes avec pour chaque espèce à nouveau différentes sous-espèces.

La première est la perruche de Brehms (Psitacella brehmii) qui est la plus grande du genre Psittacella avec une moyenne de 24 cm, queue incluse et pèse entre 94 et 120 gr. Il s’agit de la première espèce qui a été découverte en 1870 par M. von Rosenberg qui a envoyé un exemplaire mâle adulte à M. Schlegel comme Psittacus brehmii en référence à Alfred Brehm (1829 – 1884) un explorateur et collectionneur allemand. Schlegel l’a ensuite décrit comme Psittacella brehmii.
Mâles: Le plumage est principalement vert avec la tête de couleur olive brun terne, la poitrine verte sans marques jaunes, des poutres noires sur le manteau, dos et queue et des plumes sur le dessous de la queue rouge. A côté de cela ils ont une demi-lune remarquable sur le côté du cou. Les iris sont rouges et le bec est bleuté gris, changeant vers le blanc à la pointe. Les pattes sont grises.
Femelles: Elles ont la tête plus foncée mais n’ont pas la demi-lune bien que chez certaines il y a une teinte jaunâtre variable qui est présente dans le cou. Les femelles ont la poitrine lignée jaune et noire. Les jeunes ressemblent aux femelles mais ils ont les iris jaune, brun et sont décolorés vert et jaune clair tacheté sur la poitrine.

Perruche de Brehm


Il y a quatre sous-espèces de la perruche de Brehms, incluse la forme nominale qui vivent en trois populations différentes.
1) Perruche de Brehms (Psittacella brehmii brehmii) Schlegel, 1871 : forme nominale et son territoire est Vogelkop, Nouvelle Guinée.
2) Perruche de Brehms Mount Goliath (Psittacella brehmii intermixta) Hartert, 1930 : le ventre et le dos sont plus jaune, vert et elle est plus grande que la forme nominale. Son territoire : les régions hautes centrales de Nouvelle Guinée.
3) Perruche de Brehms Mayr (Psittacella brehmii harterti) Mayer, 1931 : la tête est plus pâle, elle est moins jaune, verte et elle est plus petite que la forme nominale. Son territoire : la presqu’île Huon, nord-est de Nouvelle Guinée.
4) Perruche de Brehms Bleke (Psittacella brehmii palida) Meyer, 1886 : identique à la forme nominale mais un bec plus fin. Son territoire : les régions hautes du sud-est de la Nouvelle Guinée.

Perruche de Brehm

La seconde est la perruche peinte (Psittacella picta) qui se retrouve sur West-Papoua, Indonésie et Papoua Nouvelle Guinée et mesure en moyenne 19 cm.
Mâles: Le plumage est principalement vert et la poitrine et le ventre sont plus jaunes, verts. La tête est brune, rouge et plus gris, brun sur les joues et les plumes couvrant les oreilles. Elles ont une bande fine jaune sur les côtés du cou et chez la plupart des oiseaux elles forment une crête. Le menton, la gorge et le dessus de la poitrine est saupoudré de bleu. Le dos est vert et chaque plume a un bord noir, le dessous du dos et le dessus des plumes couvrant la queue sont brun, rouge. Le dessous des plumes couvant les ailes sont jaune, vert et le dessous de la queue rouge. Le dessous de la queue est d’un gris sale. Ils ont un cercle fin autour de l’œil qui est noir, l’iris est orange, le dessus du bec d’un bleu gris clair avec la pointe claire.
Femelles: elles ressemblent aux mâles mais la poitrine est noire avec chaque plume liserée de jaune. La bande jaune aux côtés du cou n’est pas présente et elles ont les joues bleues. Les jeunes sont comme les femelles mais la tête est brune avec les plumes liserées de vert.

Perruche de Brehm

Il y a trois sous-espèces dont la nominale.
1) Perruche peinte (Psittacella picta picta) Rotschild, 1896 – Son territoire : Elles se retrouvent dans les chaines montagneuses Wharton et Owen au Sud-est de la Nouvelle Guinée.
2) Perruche peinte Mayr (Psittacella picta excelsa) Mayr et Gilliard, 1951 – Description : longueur moyenne, 19 cm. Elle ressemble à la forme nominale mais toute la tête est d’un olive, brun foncé. La fine bande jaune est restreinte aux côtés de la tête et pas jusqu’à la crête. La femelle à la tête de couleur olive, brune. Les joues d’un bleu plus foncé et la poitrine plus voilée de bleu. Son territoire : Le centre de na Nouvelle Guinée de la région Ok Tedi et Star Mountains à l’est vers Mount Michael.
3) Perruche peinte Lorentz (Psittacella picta lorentzi) van Oort, 1910 – Description : longueur moyenne 20 cm. Elle ressemble à la forme nominale mais est en moyenne un peu plus grande. La crête et cou sont olive, brun. Les côtés de la tête sont bleu, vert et la gorge saupoudrée de bleu. Le dessous du dos et les plumes couvrant le dessus de la queue sont noire avec un bord jaune. Les femelles sont comme les mâles mais leur poitrine est noire dont chaque plume est liseré de jaune. Elles n’ont pas la bande jaune aux côtés du cou et leurs joues sont bleues. Son territoire : Elles se retrouvent dans les Snow Mountains dans les régions montagneuses boisées.

Perruche de Brehm

La troisième est la perruche modeste (Psittacella modesta) et elle est aussi endémique aux montagnes de la presqu’île Vogelkop, Indonésie et Papoua Nouvelle Guinée où elles sont relativement rares à voir mais elles sont présentes à grande échelle dans leur territoire.

Description : La perruche modeste a une moyenne de 14 cm de longueur.
Mâles : Le plumage général est vert, le ventre et le dessous des plumes des ailes est jaune, vert. Sa tête est bun foncé et le cou et le dos de la tête est olive, jaune avec un bord brun foncé. Le cou et la poitrine sont d’un brun, olive clair. La courbure de l’aile est bleue et le dessous des plumes de la queue est rouge. Le dessous de la queue est gris. Il a un fin cercle autour de l’œil de couleur gris, les iris sont orange, rouge et les pattes grises. La mandibule supérieure est bleuâtre, gris avec la pointe claire.
Femelles : elle est identique au mâle mais la tête brune est plus olive, brune dans le cou. La poitrine est orange et chaque plume a un bord noirâtre. Le côté du ventre est jaune avec un bord vert, brun. Les jeunes oiseaux ressemblent aux femelles mais la poitrine est vert, jaune et les plumes sont festonnées noirâtre.

Perruche peinte

Il y a trois sous-espèces
1) La perruche modeste (Psittacella modesta modesta) Schlegel, 1871 – L’espèce nominale est endémique aux montagnes de la presqu’île Vogelkop.
La perruche modeste Snow Mountains (Psittacella modesta collaris) Oglivie – Grant 1914 – Description : elle ressemble à la forme nominale mais le cou à une crête irrégulière qui varie d’oiseau à oiseau. Les côtés de la tête et du cou sont brun, gris foncé. La femelle ressemble aux autres femelles mais elle a une teinte jaunâtre variable dans le cou. Territoire : Endémique aux collines sud de Snow Mountains.
2) La perruche modeste de Rand (Psittacella modesta subcollaris) Rand, 1941 – Description : elle ressemble à la forme nominale mais est en général un peu plus foncée. Elles ont une crête plus prononcée dans le cou. La tête et le cou sont de couleur gris, brun foncé. La femelle ressemble aux autres femelles mais elle a la tête plus foncée. Certaines ont une teinte jaunâtre variable dans le cou. Territoire : Elle est endémique aux collines de Snow Mountains, à l’est vers Mount Hagen et Mount Giluwe.
Remarque : Les oiseaux de Mount Hagen et Mount Giluwe peuvent éventuellement faire partie d’une sous-espèce pas encore décrite.

Perruche modeste

La quatrième, la Perruche de Madarasz (Psittacella madaraszi) se retrouve en West-Papoua, Indonésie et Papoua Nouvelle-Guinée. Elle doit son nom à l’ornithologue hongrois Gyula von Madarasz.
Description : La perruche de Madarasz a une moyenne de 14 ou 15,5 centimètre, queue incluse.
Mâles : Le plumage général est vert. La tête et la crête sont brunes, l’arrière de la crête et du cou (dessous du dos à partir de la tête) a de fines lignes jaunes. Le ventre et le dessous des plumes des ailes sont jaune, vert. La gorge et la poitrine sont olive, brunâtre clair. La courbure de l’aile est bleue Les plumes du bas du dos ont un bord noir. Les plumes du dessous de la queue sont rouges. La partie inférieure de la queue est grise. Elles ont des cercles fins gris autour des yeux. Les iris sont orange, rouge, les pattes sont grises et le bec est gris, bleu avec les pointes claires.
Femelle : Comme le mâle mais avec une tête verte, le front a une teinte fort bleue, la crête a les plumes noires avec un bord large vert. Elle a de l’orange sur le dos, crête et cou. La poitrine est verte avec une teinte olive. Le dos et le tronc sont jaune, vert avec un bord noirâtre. Les jeunes sont comme les femelles mais ils ont l’iris brun, jaune.

Il y a quatre sous-espèces de la perruche de Madarasz, inclue l’espèce nominale.
1) La perruche de Madarasz (Psittacella madaraszi madaraszi) Meyer, 1886. C’est la forme nominale et son territoire est le sud-est de la Nouvelle Guinée
2) La perruche de Madarasz Huon (Psittacella madaraszi huonensis). Mayr et Rand, 1935 – Description : Elle ressemble à la forme nominale mais la crête est teintée de jaune, brun. Les femelles sont les mêmes que les femelles Madarasz mais le bord à l’arrière de la crête et du cou sont vert. Le bord noir sur le dos et le croupion n’est pas aussi distinct.
Territoire : Elle est endémique à la presqu’île Huon, Papoua Nouvelle Guinée
3) Perruche Madarasz Hallstrom (Psittacella madaraszi hallstromi) Mayr et Gilliard, 1951 – Description : Elle ressemble à la forme nominale mais est en général un peu plus foncée. La crête, le dos et le cou ont de fines bandes jaunes. Les femelles ressemblent aux femelles Madarasz mais les plumes de leur crête sont noires avec un bord vert plus large. Elles sont aussi orange foncé à l’arrière de la crête et du cou. Les jeunes ressemblent à la femelle mais les bords à l’arrière de la tête et du cou sont plus pâles et fines. Ils ont aussi un seul bord jaune clair et brun sur la poitrine. Le bord noir sur le dos et croupion n’est pas aussi distinct. Les iris sont brun, jaune.
Territoire : Elles sont endémiques au centre de la Nouvelle Guinée, de Hindenburg Range à l’est vers la région Okapa, province de hautes terres orientales, Papoua Nouvelle Guinée.
4) Grande Perruche Madarasz (Psittacella madaraszi major) Rotschild, 1936 – Description : Elle ressemble à la forme nominale mais plus grande. Les femelles ressemblent aux femelles Madarasz mais sont un peu plus grandes. Taille moyenne : 15 – 16,5 cm de la tête à la pointe de la queue.
Territoire : Elle est endémique à la montagne Weyland et les collines du nord de Snow Mountains, West Papoua

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