Deux hobbys un peu particulier
Un hobby particulier? … Peut-être bien!
P.R. août 2013
Texte de Nico Rosseel
Traduction Philippe Sautelet
Je suis intéressé depuis ma prime jeunesse par les perroquets et les perruches. Mais si, comme un petit bonhomme, vous habitez encore chez vos parents, il y a encore des règles déterminées à suivre et donc, un petit jardin en ville plein d’aras et d’autres oiseaux bruyants n’y a hélas pas sa place.
En ce temps-là, je me suis limité à des agapornides, ce qui était une expérience agréable. Et même s’ils sont petits, ils n’ont rien à envier à leurs plus grands cousins au niveau du caractère.
Mais cela continuait à me turlupiner malgré les petits “perroquets” dans le jardin. Lors de visites dans différents parcs et chez quelques oiseleurs, j’ai rassemblé quelques plumes de becs crochus. Et en étant enfant, si vous ne pouvez pas détenir “the real stuff”, vous recherchez alors un moyen de substitution valable pour votre fantaisie et grand rêve. Et ce fut alors le commencement d’un hobby (dérivé). Au début, c’est une plume d’un gris du Gabon d’un magasin animalier, une plume d’une perruche ondulée d’une bourse d’oiseaux, et cela continue, un peu plus spécial et un peu plus grand, un peu plus coloré et un peu plus rare.
Maintenant, quelques 25 ans plus tard, je suis assez fier de ma collection, composée d’environ 190 espèces et sous-espèces. Ces dernières années, j’ai mis mes principes de côté et j’ai ouvert la porte aux mutations.
Ara Rubrogenis, Ara Militaris mexicana
Je n’ai sûrement rien contre les mutations de becs crochus mais je n’en suis certainement pas partisan même si je dois admettre que la génétique qui se cache derrière me passionne. Et même si ne je trouve personnellement aucun enrichissement pour l’espèce, je pense que c’est une belle prestation pour l’éleveur qui peut réaliser une telle chose. Il y a quelques années dans une bourse d’oiseaux, il y avait un éleveur qui vendait des callopsittes d’une couleur que je qualifierais de jaune avec des tâches sombres. Ses oiseaux, il en avait trois avec lui, avaient un dessin symétrique sur le dos. Je trouve que c’est une prestation dont il peut être fier. Car je peux m’imaginer que mère nature s’est demandée lorsque les œufs ont été pondus. “Quel tour vais-je leur jouer aujourd’hui? Et oui, je placerais bien une plume grise sur l’aile de droite pour qu’il n’y ait plus de symétrie, ha ha ha”.
Je vais parcourir brièvement ma collection, naturellement pas chaque espèce en détails, mais un large aperçu. Pour commencer avec les cacatoès, j’ai débuté avec une plume d’un petit cacatoès à huppe jaune (identifiée plus tard comme appartenant à un oiseau de la sous-espèce abbotti) de connaissances de mes parents. Maintenant, ma collection de plumes de cacatoès se compose de deux sous-espèces du cacatoès noir ou cacatoès microglosse (Probosciger aterrimus aterrimus et goliath), du cacatoès funèbre (Calyptorhynchus funereus). J’ai reçu ces plumes d’un éleveur de perroquets américain après qu’elles aient été traitées par un taxidermiste local. Autrement, elles n’auraient pas supporté le voyage. Ma collection comporte aussi le cacatoès de Baudin (Calyptorhyncus baudinii), le cacatoès à rectrices blanches (Calyptorhyncus latirostris), les trois sous-espèces du cacatoès banksien (Calyptorhyncus banksii banksii, naso et samueli), le cacatoès à tête rouge ou cacatoès gang-gang (Callocephalon fimbriatum), deux sous-espèces du cacatoès rosalbin (Eolophus roseicapillus) et le cacatoès de Leadbeater (Lophochroa leadbeateri). Les cacatoès blancs sont tous représentés par une ou plusieurs plumes, à l’exception d’une sous-espèce du cacatoès corella (Cacatua sanguinea). Naturellement, la calopsitte est largement représentée avec une trentaine de couleurs.
Les loris sont bien représentés dont ceux que je trouve personnellement les plus beaux, soit le lori cardinal (Chalcopsitta cardinalis), le lori bleu de Tahiti (Vini peruviana) et le lori de Musschenbroek (Neopsittacus musschenbroekii). Mon objectif est maintenant d’obtenir autant de sous-espèces que possible du lori arc-en-ciel (Trichoglossus haematodus), pour pouvoir faire une comparaison entre les 21 sous-espèces au moyen de plumes.
Au cours des années, j’ai pu récolter quelques plumes de perroquets des figuiers et de loricules (Loriculus gagulus, pussilus et vernalis) mais je ne possède qu’une seule plume de chaque espèce. Il me semble que cela devient de plus en plus difficile de trouver ces espèces comme elles sont très peu élevées.
Tanygnatus Melgalorynchus, Eclectus roratus roratus, vosmaeri, polychloros
Les éclectus sont représentés par 5 sous-espèces. J’ai aussi deux espèces du groupe des tanygnathus. Le kéa ou nestor kéa (Nestor notabilis) et le perroquet de Pesquet (Psittrichas fulgidus) font aussi partie de ma collection tout comme une seule plume de la perruche à croupion bleu (Psittinus cyanurus).
Les perruches australiennes sont bien représentées par une grande partie des platycerques, perruches royales, perruches à croupion rouge, etc… Il est assez étrange que je ne parvienne pas, par exemple, à trouver des plumes de la perruche de Barnard et de la perruche omnicolore malgré qu’elles soient pourtant bien présentes chez les éleveurs.
Les perruches à collier et apparentés se révèlent plus ardus. Je cherche déjà depuis longtemps par exemple des plumes de perruche à tête rose (Psittacula roseata), perruche de Layard (Psittacula calthorpae), perruche à collier (Psittacula krameri), perruche à queue longue (Psittacula longicauda), perruche de Finsch (Psittacula finschii) et perruche de l’Himalaya (Psittacula himalayana).
Amazona albifrons albifrons, albifrons nana, leucocephala leucocephala, ventralis, colaria, agilis
D’autre part, c’est naturellement bien agréable que certaines espèces soient plus difficiles à trouver. Le hobby reste un défi permanent et vous restez motivé et occupé!
Toutes les espèces d’aaronides que l’on retrouve en élevage sont bien présentes mais pas toutes en grande quantité (NDT : soit 8 des 9 espèces. L’inséparable à collier (agapornis swindernania) n’a que très peu été observé à l’état sauvage et ne se retrouve pas dans les élevages). Les plus grandes espèces ainsi que celle de Madagascar sont également bien représentées. Hélas, une grande partie des plumes de plusieurs espèces sont endommagées. Mais celles-ci pourront sûrement à terme être remplacées par de nouveaux exemplaires en meilleur état.
L’Amérique du Sud alors… Des espèces de perroquets maintenus en captivité, la plupart est représentée par une ou plusieurs plumes, comme les deux sous-espèces du perroquet maillé (Deroptyus accipitrinus accipitrinus et fuscifrons), le caïque mitré (Pionopsitta pileata), les piones, les différentes sous-espèces de caïques et naturellement, les amazones.
J’ai dans ma collection quelques espèces moins présentes en captivité comme les amazone d’Hispaniola (Amazona ventralis), amazone à bec jaune (Amazona collaria), amazone verte ou amazone à bec noir (Amazona agilis), amazone de Dusfresne (Amazona dufresniana), amazone à sourcils rouges (Amazona rhodocorytha), amazone de Prêtre (Amazona pretrei), etc… mais aussi les plus courantes comme 10 sous-espèces des amazones à front jaune et à tête jaune (Amazona ochrocephala et Amazona oratrix), amazones farineuses (Amazona farinosa), amazones à front bleu (Amazona aestiva), etc…
charmosyna mutistriata, placentis placentis, pulchella pulchella, josefinae sepikiana, papou goliathina
Et maintenant, quelque chose de rare, des plumes d’une amazone de Panama bleue. Les aras nains d’Amérique du Sud et les forpus ne sont pas encore bien représentés. Je n’ai que quelques espèces et seulement quelques plumes par espèce.
Les perruches sont largement représentées au niveau des espèces mais ici aussi, souvent une seule plume par espèce. Certaines espèces comme les pyrrhuras et les brotogeris se révèlent plus difficiles à trouver que je ne l’aurais pensé.
Finalement les aras. Les plus grands perroquets sont tous représentés à l’exception des Aras militaris militaris, militaris boliviana et ambigua guayaquilensis). L’année passée, j’ai été assez content de pouvoir ajouter à ma collection l’ara de Spix et l’ara de Lear, même si ce sont des plumes de taille modeste. L’année passée, j’ai pu trouver en Allemagne des plumes d’un ara de Buffon (Ara ambigua ambigua) et en Afrique du Sud, des plumes d’un exemplaire bariolé d’un ara ararauna.
Il y a quelques années, j’ai lu par ailleurs un article sur l’ara macao. Il y avait alors beaucoup de bruit autour de la sous-espèce Ara macao cyanoptera et la différence réelle entre celle-ci et l’Ara macao macao qui était fortement remise en question. Je possède des plumes de la queue de chacune qui montrent clairement une différence.
Le plus amusant est l’élevage de mutations qui en principe sont infinies et qui livreront encore dans les années à venir des plumes particulièrement colorées.
Le même constat est valable (hélas) pour les hybrides. J’ai déjà ainsi diverses plumes de différents hybrides d’aras, d’aaronides et d’hybrides entre un petit cacatoès à huppe jaune et un cacatoès rosalbin ainsi qu’entre un cacatoès à huppe orange et un cacatoès rosalbin.
En examinant les plumes, des observations particulières en ressortiront. Vous verrez ainsi souvent dans les plumes surtout chez les jeunes animaux des lignes de croissance. Ce sont des malformations dans la structure de la plume suite à un facteur de stress. Ceci peut être une modification du régime alimentaire, le passage à une autre alimentation, un déménagement, etc.…
Je vous vois déjà réfléchir. Comment fait-il pour trouver les plumes, et plus important encore, comment les conserve-t-il…?
calyptorhynchus banksii banksii femelle et mâle, latirostris, funereus funereus
Les plus grands exemplaires, je les mets dans des chemises A4, les plus petites (en fonction du type) dans des chemises de rangement pour dias, négatifs photos ou pièces. Cela fonctionne parfaitement et les plumes restent en excellent état. Tout ceci est alors trié par espèce dans des classeurs A4 à anneaux.
Ce qui est très important à savoir, c’est que toutes les plumes que je reçois passent d’abord une semaine dans le congélateur, ceci pour limiter au minimum le risque de mites.
D’autre part, je ne collectionne pas seulement les plumes de la queue et des ailes mais aussi les plus petites plumes de couverture de chaque partie du corps. Je viens ainsi de recevoir d’un éleveur de perroquets les petites plumes noires et vertes de la tête d’un ara ararauna, également une très belle acquisition.
Les espèces que je possède, et comme je l’ai déjà dit, ne sont pas toutes largement représentées, certaines par un seul exemplaire (abîmé ou non). Donc, s’il y a des amateurs d’oiseaux qui veulent éventuellement m’aider à élargir ma collection, même avec des espèces “normales”, tout est toujours le bienvenu.
Un hobby un peu particulier
P.R. décembre 2013
A. Lanckaker
Traduction : William Vanbeginne
Depuis un petit moment vous trouvez sous la rubrique des annonces du BVP « comme collectionneur et préparateur de squelettes, je suis toujours à la recherche etc… »
La plupart d’entre nous vont considérer cela comme une question plutôt étrange c’est pourquoi j’aimerai vous donner un peu d’explications concernant mon hobby.
Depuis petit, j’ai toujours été en contact avec les animaux et j’ai été en possession de presque toutes les espèces d’oiseaux, du canari jusqu’à l’ara en passant par les perruches australiennes, les perroquets et les rapaces.
Tout a commencé lorsque j’étais âgé de 5-6 ans et que j’ai trouvé le crane d’un petit chien. J’ai trouvé cela tellement magnifique que je l’ai gardé et ce hobby a commencé par les nombreux oiseaux que j’avais en ma possession et les connaissances que j’ai construit avec eux, parfois j’arrivais à obtenir l’un ou l’autre oiseau mort dont je préparais le crane à l’époque d’une manière très maladroite.
Trente ans plus tard, avec plus d’expérience et un peu plus de moyens, je suis arrivé à obtenir quelques cranes plus intéressants, via mon vétérinaire qui travaillait dans un parc animalier ou via d’autres amateurs qui parfois avaient un oiseau mort de même que dans les magasins d’oiseaux au temps de l’importation.
Pour un animal un peu spécial comme un lion ou un singe, je suis parfois contacté par un des différents zoos privés qui existaient à l’époque mais ceux-ci ont avec le temps presque tous fermés leurs portes.
Maintenant, de nos jours, il y a Internet naturellement ou presque tout est à vendre ou à échanger.
Tout d’abord une remarque
La législation au sujet d’un animal et valable aussi bien pour un animal mort que pour un animal vivant. Lorsqu’un animal a besoin d’un certificat Cites, alors le crane ou le squelette de celui-ci a aussi besoin d’un Cites si vous voulez, dans le futur, l’échanger ou le vendre.
Le certificat original est alors renvoyé à la Cites avec une nouvelle demande mais cette fois-ci pour le crane, le squelette ou éventuellement la peau … suivant le cas.
Au fil du temps la préparation s’est améliorée et maintenant 45 ans plus tard je pense bien que je suis devenu un expert en la matière.
Je me suis défait entre-temps de la plupart des cranes que j’avais en ma possession à l’exception des cranes d’oiseaux pour m’occuper principalement de la préparation, du montage et de la collection des squelettes. Le défi est toujours de préparer les plus grands animaux et de les monter dans une position la plus réelle possible. Comme amateur d’oiseaux, ceux-ci ont ma préférence, de l’astrilde à l’autruche en passant par les grues et les perroquets.
En ce qui concerne ma collection de cranes, ceux-ci sont uniquement gardés lorsque le reste du squelette a été endommagé par une autopsie ou autre, sinon tout le squelette est gardé.
Maintenant un peu d’informations concernant la méthode de la préparation en elle-même.
La plupart pensent que l’on jette le cadavre dans le jardin et que les mouches font le reste ou que l’on celui-ci dans la terre dehors … 2 des méthodes les plus mauvaises qui existent.
Avec la première, les vers produisent un acide qui détruit sérieusement le crane, la housse du bec est rongée et souvent il reste encore des restants de viande séchés. Pour la seconde méthode, l’os devient poreux, fragile et change de couleur suivant la nature du sol.
La préparation avec de vers de farines ne fonctionne pas vraiment bien car ce ne sont pas vraiment des mangeurs de viande.
Certains collectionneurs travaillent avec des coléoptères africains mangeurs de viande appelés dermestis.
Cette méthode fonctionne parfaitement pour de petits squelettes comme pour un moineau mais pour de plus grands il y a quand même des désavantages.
Les larves de ces coléoptères peuvent se réfugier dans des trous du crane où il n’est plus possible de les déloger et qui vont ensuite former des taches noires sur le crane.
Le second désavantage est qu’il faut garder les coléoptères au chaud toute l’année (dans un terrarium par exemple) à 30°C, qu’ils ne peuvent certainement pas s’échapper car ils vont dévorer les tapis et les animaux empaillés.
Pour préparer le squelette d’un chien par exemple vous devez quand même en avoir quelques
milliers de ces coléoptères.
Kéa
Maintenant le vrai travail
La méthode que j’emploie et la méthode de la poudre à lessiver, une méthode qu’un taxidermiste allemand a inventée.
Il faut enlever un maximum de viande du cadavre (ou du crane) et il va ensuite être plongé dans un bain d’eau maintenu a une température de 26 – 32°C via un thermostat et dans laquelle une dose de poudre à lessiver est dissoute.
De par la température idéale de 26 – 32°C, les enzymes de la poudre à lessiver vont dissoudre la viande et au bout d’une dizaine de jours (de temps en temps il faut changer l’eau) les os sont dépourvus de toute viande et cartilages.
L’odeur je ne peux pas vous la décrire et il vaut mieux … faire cette opération loin au fond du jardin, je peux vous le conseiller.
Le travail le moins agréable arrive ensuite.
Dans le bac ou tout a eu lieu, il y a sur le fond une bouillie épaisse de tissus en décomposition où se trouvent les plus petits os et les dents qui sont tombées … donc tamiser et tout rechercher.
Une fois ceci fait, les os ne sont plus recouverts de viande mais ils ne sont absolument pas blancs et il y a d’ailleurs encore une grande dose de graisse dans les os entre autre sous forme de moelle.
Maintenant tout va être plongé dans une cuve d’acétone qui va dissoudre lentement la graisse, dépendamment de la grandeur et de l’espèce de l’animal (un canard est naturellement plus gras qu’un ara) cela peut prendre de 2 semaines à plusieurs mois avant que toute la graisse soit partie. Il faut donc aussi régulièrement changer l’acétone.
Une petite anecdote : j’ai un jour acheté le squelette d’un zèbre, qui était si gras, si brun qu’il ressemblait à du chocolat.
J’ai du le dégraisser différentes fois avant que toute la graisse était sortie, cela a duré un an et coûté 150 l d‘acétone car une fois que l’acétone est saturé, il n’absorbe plus de graisse et il faut la changer. Il s’agissait d’une blague fort coûteuse et qu’il valait mieux ne plus recommencer.
L’acétone employée doit, bien entendu, être déposée au parc à container.
Une fois que tout est dégraissé, tout est séché et passe par un bain de peroxyde d’hydrogène, ensuite laissez à nouveau sécher et on peut commencer à assembler le puzzle.
Ara Chloroptère
Le montage
Il y a maintenant une grande différence entre les oiseaux et les mammifères
Chez les mammifères, le cartilage des côtes et les disques entre les vertèbres doit être refait à la main avec une pâte à deux composants qui est maniable pendant deux heures et qui ensuite devient aussi dur que du plastic.
Tout est assemblé avec des petits fils et de la colle instantanée. Je ne vais pas vous raconter combien de petits pots de colle instantanée passent entre mes mains mais je suis sûr que pour cet article je suis le meilleur client du Brico.
Ensuite un statique et soudé et peint, une belle planche est coupée, poncée et fraisée et le squelette y est placé et posé d’une manière aussi naturelle que possible.
Voici une clarification d’un hobby un peu spécial.
J’espère que vous avez trouvé cela intéressant et si vous avez d’autres questions ou si vous avez un oiseau mort ou autre chose, envoyez-moi un mail ou donnez-moi un coup de fil.
Alain : Macaos69@hotmail.com ou 0495-45.60.99
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