Le lori musqué

Glossopsitta concinna

P.R. sept 2013
Piet Rozendaal
Traduction : William Vanbeginne



Un lori qui n’est pas encore directement menacé et qui endémiquement est encore fort présent et qui se retrouve en grand nombre au centre et sud est de l’Australie, à l’est de New South Wales, toutes les régions de Victoria et sud Queensland vers la presqu’île Eyre mais aussi l’île Kangaroo et la Tasmanie est le lori musqué (Glossopsitta concinna), un des trois espèces du génus Glossopsitta.  Au sud de Sydney ils sont encore présents en grands nombres mais au nord de cette ville ils sont déjà plus rares.
Ce lori robuste et de taille moyenne (22cm) a été décrit pour la première fois en 1790 par l’ornithologue George Shaw comme Psittacus concinnus, suite aux oiseaux d’une population près de Port Jackson qui est maintenant devenu Sydney.  John Latham, un autre ornithologue les a décrit encore une fois comme Psittacus australis.  La signification spécifique du latin concinna est « élégante », un nom qui va comme un gant à ce lori.  Le nom de lori musqué, ils le doivent à cette odeur sucrée, musquée que cet oiseau émettrait.  D’autres noms forts utilisés sont le lori à oreille rouge (roodoor lori) et loriquet vert.  Son nom au pays, qui est surtout employé localement à Sidney, est Coolich.

Territoire
Leur territoire se retrouve dans de grandes forêts ouvertes sèches et des régions boisées le long de cours d’eau où on les retrouve à tous les niveaux du feuillage.  Ils ont un vol très rapide et direct et lorsque les Eucalyptus sont en fleurs, ils y sont très actifs pendant qu’ils s’alimentent.  On les voit aussi dans des régions près des grandes villes comme des parcs ou des arbres qui se trouvent dans les rues.  Là, ces loris majoritairement vert se reconnaissent facilement à leur front rouge, couronne bleue et une bande caractéristique jaune sur l’aile.  Entre les sexes, il n’y a pas ou très peu de différence et s’il y a une différence, ce serait dans la quantité de bleu qui est moindre chez la femelle.  Cependant, pour composer un couple ceci n’est pas une méthode fiable pour faire une différence entre sexes.  Les jeunes oiseaux sont plus faciles à différencier des adultes, ils ont un bec brun et sont plus orange sur la tête.
Il est possible de rencontrer les loris musqués en grands vols et en groupes mélangés, ensemble avec des perruches et d’autres oiseaux, le matin tôt.  Seuls les loris continuent à manger pendant toute la journée.  Ce sont les moins actifs des loris australiens mais par contre ils sont fort bruyants avec un cri à haute tonalité qu’ils font entendre souvent lorsqu’ils se nourrissent essentiellement de nectar, fleurs et pollen des Eucalyptus en fleurs.
Ils sont considérés comme nomades, du fait qu’ils suivent la floraison et la formation des fruits des arbres et ceci à travers le pays.  A côté du nectar, ils peuvent aussi manger des graines, des fruits et des insectes et leurs larves.  Ils n’ont pas de proventricule contrairement à beaucoup d’espèces de psittacidés pour pouvoir dissoudre et moudre leurs graines et autre aliments et donc ils ne vont pas avoir besoin de grit.  Lors de mauvaises saisons de floraison des Eucalyptus, ils vont faire pas mal de dégâts aux vergers, jardins et vignobles.  Comme ils s’alimentent généralement en grands groupes, après leur passage à un de ces endroits, tous les fruits ont disparus en une fois.

Volières
De grandes volières spacieuses et longues ont la préférence pour l’élevage parmi les amateurs, avec beaucoup de végétation non vénéneuse.  La grandeur de la volière dépend de la place que vous avez de disponible mais je n’irai pas plus petit que 2 m x 1 m x 1 m pour loger un couple de loris musqués.  Les loris aiment jouer et il n’y a pas de limite d’âge pour cela.  Pour cette raison, installez dans la volière des cordes et des morceaux de bois comme jouets.  Les couples reproducteurs doivent être logés séparés des autres pendant la période de reproduction.  Les garder en colonie n’est possible qu’en dehors de la saison de reproduction mais soyez vigilants lorsque vous logez des loris en volière commune.  Certains peuvent être très agressifs vis-à-vis des autres oiseaux avec comme idée de défendre leur territoire.  Même deux loris ensemble peuvent se blesser s’ils ne forment pas un couple lié.  En règle générale cela se passe bien et ils sont connus pour être fort jouette.  Ils doivent être protégés contre les températures basses et les courants d’air, même après acclimatation.  Un nichoir doit toujours être à leur disposition, comme endroit pour aller dormir, et ceci même en dehors de la saison de reproduction.  Ils adorent pouvoir se baigner ou se doucher chaque jour et ceci doit faire partie de leurs soins journaliers.

Alimentation
En plus d’une alimentation à base de nectar, ils aiment aussi le miel, le pollen et les fruits comme les pommes,  les grenades, la papaye, les raisins, le melon, l’ananas, les figues, le kiwi de même que les légumes et les épais de maïs frais.
Les fleurs sont un complément sain à leur alimentation comme les violettes, le cerisier indien de l’est, l’hibiscus, le pissenlit et les boutons d’or. 

La reproduction
Dans la nature, les loris musqués se reproduisent principalement d’août à janvier dans des branches creuses et des trous dans des eucalyptus vivants, et ceci souvent le long de cours d’eaux.  Les entrées de ces nichoirs sont généralement très petites.  De la journée, la femelle couve les œufs le plus souvent seule mais les deux parents dorment la nuit dans le nichoir.  Les loris musqués ne sont pas des oiseaux difficiles pour reproduire et même relativement faciles.  Ils sont matures sexuellement à 18 mois  mais il est déjà arrivé qu’ils aient des résultats de reproduction plus tôt.  Chez les amateurs, la saison de reproduction ne semble pas être très stable et peut être toute l’année si on les laisse faire.  En règle générale ils s’arrêtent quand même quand commence la mue avant l’hiver.
Le nichoir peut être variable, hauteur entre 30 et 50 cm et 20 x 20 cm au sol.  Forez quelques trous dans le fond pour que l’humidité puisse couler et pour le courant d’air.  Ensuite, premièrement une couche de matériau pour litière de chat sur le fond du nid et ensuite de la sciure ou des copeaux de bois.  Ce sont quelques mesures qui peuvent aider contre les problèmes d’humidité du fait de leurs déjections liquides.  Accrochez le nid dans la partie protégée de la volière.
Les loris emploient leur nid toute l’année, même s’ils ne se reproduisent pas.
Ils ont une couvée de 2 œufs et l’incubation est de 22 à 25 jours.  Les jeunes quittent le nid au bout de 8 semaines et 2-3 jours plus tard les jeunes volent dans la volière en compagnie de leurs parents.  Cela arrive parfois que de jeunes oiseaux ne sachant pas encore bien voler se noient en tombant dans leur abreuvoir.  Si vous placez une pierre dans l’abreuvoir, ceci peut aider à ce que cela n’arrive pas.  Les parents alimentent encore les poussins après qu’ils aient quitté le nid.  Les oiseaux élevés par les parents apprennent en règle générale à manger plus vite que les oiseaux qui ont été élevés à la main.
Il faut laisser les jeunes encore quelques semaines avec les parents avant de les changer de volière car ils doivent être totalement indépendants.  Les loris musqués sont en règle générale de bons parents, mais comme chaque espèce de lori, il faut les tenir à l’œil qu’ils ne plument pas les poussins.  Si vous voulez quand même les élever à la main, n’enlevez pas trop rapidement les poussins.  Les deux premières semaines, dans le nid, les parents donnent aux bébés un certain nombre de bactéries pour former leur immunité de même que d’autres bactéries dont ils ont besoin.

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