La conure nanday
(Nandayus nenday)
Elle se fait volontiers entendre!
PR. septembre 2013
Texte: Martin Hoogerwaard
Traduction: Philippe Sautelet
La conure nanday est parfois aussi appelée “aratinga nenday” dans la littérature plus ancienne. Il n’y a pas d’explication simple. Cela est dû probablement à l’ignorance de certains auteurs qui placent la conure nanday dans le groupe fourni des aratingas. Dans un lointain passé, la conure nanday était d’ailleurs classée dans la famille des aratingas.
Une autre raison qui est parfois donnée est la ressemblance du nom avec la conure jandaya (aratinga jandaya).
Ou peut-être aussi le fait que presque toutes les espèces de grandes perruches sud-américaines sont appelées “conures” en français et que le nom français de cette perruche est la conure nanday. Un auteur inattentif assimilera facilement cette espèce aux aratingas.
Origine
Paraguay, Mato Grosso dans le sud-ouest du Brésil, sud-est de la Bolivie et les provinces de Formosa, Chaco et Santa Fe dans le nord de l’Argentine.
Dans la nature, les conures nanday ne sont pas rares et ne l’ont jamais été.
A l’origine, ce sont des occupants des zones boisées ouvertes et des savanes avec par-ci par-là des groupes d’arbres où ils trouvent leurs nids dans les cavités qui se créent. Ils utilisent les nids pour y couver leurs œufs et élever leurs jeunes, mais aussi pour y dormir la nuit le restant de l’année. Ils trouvent la majorité de leur nourriture dans les arbres, mais ils recherchent aussi au sol des graines comestibles, des fruits ou autres tombés. Ils sont toujours en alerte et s’envolent en criant bruyamment dans les arbres au moindre danger.
En dehors de la saison de reproduction, on les voit également en compagnie de la perruche souris ou conure veuve (Myiopsitta monachus) avec lesquelles ils forment parfois de grands groupes qui sillonnent le territoire à la recherche de nourriture.
La période de reproduction dépend de la région et de la saison, mais elle commence plutôt en novembre dans le nord jusque parfois en janvier dans les territoires situés au sud. Souvent, plusieurs couples nichent à proximité les uns des autres, mais c’est exagéré d’affirmer que c’est une espèce qui se reproduit en colonie. Il y a aussi de nombreux couples qui vivent individuellement et qui n’ont aucun congénère dans leur environnement direct.
Les conures nanday sont devenues de véritables habitants des cultures et sont donc toujours présents à proximité de la population locale et actuellement plutôt proches de n’importe quelle plantation d’arbres fruitiers. Ils y trouveront leur nourriture toute l’année sans beaucoup de problèmes. Ils ne sont d’ailleurs pas très difficiles. Ils mangent volontiers des bourgeons et ils sont même capables de manger le nectar des fleurs. Mais ils sont aussi friands de toutes les sortes de fruits. Ils mangent également beaucoup de graines. De nombreux fermiers préfèrent les voir partir plutôt qu’arriver lorsqu’ils viennent par exemple ravager une grande partie de la récolte de maïs. On peut aussi les trouver à proximité des éleveurs de bétail, ils y visitent régulièrement les abreuvoirs pour les bestiaux.
Ils ont toujours été des occupants des zones les plus ouvertes et non des forêts tropicales.
Aux USA et au Canada vivent des populations redevenues sauvages. Quelques petites populations vivent aussi à Buenos Aires, la capitale d’Argentine. Ce sont peut-être aussi des individus échappés. Leur territoire d’origine est situé un peu plus au nord et c’est presqu’impensable que certains oiseaux soient partis spontanément plus au sud pour s’y établir.
Signification du nom
Nandayus provient en latin du deuxième nom “nenday”. Les indiens au Paraguay et dans le nord de l’Argentine appelaient ce psittacidé Nenday.
L’espèce
Dans un passé lointain, la conure nanday était classée dans les aratingas. Après plus de recherches, on est alors arrivé à la conclusion qu’il y avait des différences génétiques avec les aratingas et qu’il n’y avait pas d’autres espèces apparentées de sorte qu’elle a été classée séparément.
Il n’y a pas non plus de sous-espèces connues ou précédemment décrites.
Description
Si nous observons superficiellement les oiseaux, ils sont simplement verts avec une tête noire, ce qui ne les rend pas directement attrayants pour beaucoup d’éleveurs (hélas).
Pourtant, si nous les regardons de plus près, il y a plusieurs couleurs qui ne se décrivent pas facilement mais nous essaierons quand même et les photos nous y aideront beaucoup.
Le plumage est principalement vert clair. Sur le ventre, le vert est plus pâle et plus jaunâtre. La tête est d’un noir intense. A la jonction entre le noir et le vert, on voit parfois chez certains oiseaux quelques plumes rouges qui apparaissent. Comme chez beaucoup d’espèces de perruches et de perroquets sud-américains, cela diffère par individu et n’est pas héréditaire.
Il n’y a absolument aucune différence entre le mâle et la femelle. Si des différences sont parfois citées, cela concerne toujours des individus qui sont perchés l’un à côté de l’autre et dont on est sûr de qui est le mâle et qui est la femelle.
La poitrine verte montre un voile bleu. Les cuisses sont rouges. Les rémiges sont bleu foncé sur le dessus et gris foncé sur le dessous. La queue est vert olive sur le dessus avec un reflet bleu qui s’intensifie aux extrémités. Le dessous est aussi gris foncé. Le bec est noir, les pattes de couleur corne et l’iris brun.
Les jeunes oiseaux ressemblent directement très fort à leurs parents. Seul l’iris est encore presque noir et la couleur générale est plus terne. Et ils sortent du nid avec les pattes noires.
Un an plus tard, on n’observe que très peu de changement dans les couleurs. L’iris est entretemps devenu brun. Pour les pattes, cela dure plus longtemps pour que les pattes soient de couleur corne, de deux à trois ans. Jusqu’à cet âge, on voit beaucoup de conures nanday avec des pattes panachées, ce qui peut encore se présenter à un âge plus avancé. C’est donc incorrect qu’ils soient côtés négativement pour cela lors d’une exposition. Hélas, cela se passe encore souvent de par l’ignorance des juges. Les ongles restent bien de couleur corne plus foncé.
Les conures nanday mesurent entre 30 et 35 cm. D’où provient cette grande différence n’est pas très claire. Il y a peu de différences de climat dans leurs territoires d’origine. Il est possible qu’il y ait quand même des populations différentes dans la région dont ils proviennent et qui diffèrent en taille.
Laisser un commentaire