La vie colorée d’un perroquet d’un noir ennuyeux

P.R. juin 2018
Texte et photos : Piet Rozendaal
Traduction : William Vanbeginne



Comme ils sont appelés, ces perroquets noirs ont un aspect frappant, presque primitif pourtant ils n’ont pas ce noir brillant que certains autres oiseaux noirs ont comme la corneille ou le merle mais plutôt un gris foncé mat.  Pour cette raison, je dois admettre que ces grands perroquets noirs, gris avec leur long cou, longues ailes, la couverture du dessous de la queue gris clair avec une bande plus faible et plus foncée sur le milieu de la queue, un bec gris, l’iris brun et des grandes pattes de couleur brune et couleur chair avec une peau très épaisse ne sont pas terriblement passionnants à regarder et donc pas l’image richement colorée qu’un amateur a devant lui pour aimer à avoir dans sa volière.
Si pourtant on s’approfondit dans leur vie riche en couleur et dans leur comportement de reproduction alors chaque amateur d’oiseau devrait être amoureux instantanément de ces perroquets intéressants et méconnus.  Pourtant malheureusement la plupart des amateurs de perroquets ne montrent que peu d’intérêt dans ces oiseaux de couleurs sombres.
A l’aide de cet article, nous voulons essayer de faire changer les choses de telle manière que l’on continue à retrouver en aviculture ce perroquet quand même assez rare et que dans le futur on continue à le retrouver chez les amateurs.

Le perroquet en question est le perroquet Grand Vasa (Coracopsis vasa), un des perroquets les plus inhabituels dans le monde des oiseaux.  Il s’agit de l’un des deux espèces du perroquet Vasa et l’autre est le perroquet Petit Vasa (Coracopsis nigra).  Les deux ont exclusivement leur territoire de vie sur Madagascar et les îles Comoro qui se trouvent au Nord-est.

L’histoire du Vasa
Pour cela, je vous emmène un instant il y a 200 millions d’années : Des informations récentes ont montré que l’Amérique du Sud, L’Afrique, l’Inde et Madagascar étaient reliés entre eux par un pont de terre et plus que probablement il s’agit de l’Antarctique.  C’était à cette époque que la plupart des espèces animales se sont aussi développées.  Ces continents qui faisaient donc partie d’une grande masse de terre ont commencés à se diviser.  Madagascar était encore à cette époque accroché à la partie est de l’Afrique mais a commencé il y a 65 millions d’années à aussi se séparer.  A ce moment-là, Madagascar était presque totalement couvert de forêts occidentales qui perdent leurs feuilles.  Maintenant il s’agit d’une île de 994 km de long et à son point le plus large de 360 km et qui se trouve à un peu plus de 300 miles de la côte Africaine.  Bien que pendant un très long moment près de l’Afrique, elle a en fait plus de liens au niveau plantes et animaux avec l’Inde.  Environ au même moment de ce déplacement des continents il y a 65 millions d’années ce sont les dinosaures qui ont aussi disparu.  La catastrophe qui a provoqué l’extinction des dinosaures a aussi provoqué la mort d’environ 70% de toutes les espèces animales sur terre.  Une partie des espèces restantes sont arrivées dans un isolement géographique sur Madagascar et pour cette raison, l’île a développé indépendamment du continent de l’Afrique une propre biodiversité avec une flore et faune incroyable avec quelques groupes d’animaux endémiques uniques comme les lémuriens (ce sont des demi-singes), les geckos de Madagascar (un groupe de lézards très colorés), le papillon à queue de comète de Madagascar, un grand nombre de caméléons, les Tenrecs, le Fosa, etc. …  De cette même manière, cette île isolée et diversifiée est aussi le foyer d’une des espèces de perroquets les plus primitives qui à ce jour vivent encore, notre perroquet Grand Vasa (Coracopsis Vasa).  Toutes ces différences dans la faune et la flore avec le reste du monde rendent Madagascar si spécial.  Sur cette île vivaient un jour encore plus d’animaux uniques vus aux témoignages trouvés sous forme d’os et de squelettes.  Ceux-ci ont déjà disparu mais peut-être que l’histoire pourra donner un jour une explication pour les différences claires entre le perroquet Vasa et toutes les autres espèces de perroquets qui vivent maintenant dans le monde.

                             

Photo Piet Rozendaal

Problème.
Comme dans beaucoup de pays tropicaux avec beaucoup de nature, Madagascar a aussi un problème identique.  Environ 80% des forêts vierges ont déjà été décimées pour la production de charbon de bois et l’exploitation de l’agriculture.  De cette manière, Madagascar sera chauve dans 35 ans, un fléau !!!  Certains Vasas se seront certainement adaptés à la modification du milieu mais il est plus que probable que la plus grande partie sera perdue.  Si la déforestation s’arrête maintenant alors la population actuelle des Vasas est en sécurité.  Mais malheureusement il n’y a pas encore de plan d’action pour sécuriser l’avenir de cet oiseau avec les autres animaux uniques de cette île fascinante.

Biotope
La nature de Madagascar est composée de montagnes et de régions sèches et humides.  On y rencontre des forêts vierges mais aussi des forêts avec des fougères et des palmiers.  On y rencontre aussi des morceaux de déserts et des forêts passagères sèches.  Le perroquet Grand Vasa est surtout trouvé dans ces parties de forêts passagères sèches.  Celles-ci représentent une écorégion de forêts tropicales qui se retrouvent surtout dans la partie ouest de Madagascar.  Ces forêts sèches sont caractéristiques et reconnaissables à leurs arbres haut de 14 à 30 mètres avec un sous-bois de buissons denses et de jeunes arbres qui pour certains contiennent des espèces toujours vertes.  La pluie ici dans l’ouest est moindre que dans les forêts vierges basses de l’est.  La plupart des arbres se sont adaptés à ce climat plus sec en perdant leurs feuilles pendant la période hivernale sèche (de mai à septembre).

Photo Piet Rozendaal


Les sous-espèces.
Il existe trois sous-espèces et le plus grand, le Coracopsis vasa se retrouve à l’est de Madagascar et mesure environ 50 cm.
Le perroquet Vasa doit son nom au monarque suédois héroïque Gustava Vasa (1496-1560) qui a délivré son pays de la domination du Danemark.  Il y a déjà 350 ans, en 1661, Etienne de Flacourt parlait déjà de « Vasa », le perroquet noir de Madagascar dans son livre « Histoire de la Grande Isle Madagascar ».  Buffon était, en 1779, le premier qui a décrit officiellement le Vasa comme perroquet noir.  C’est en 1812 que Shaw lui a donné son nom scientifique Psittacus vasa.  Le nom Psittacus a été modifié plus tard en Coracopis qui signifie corvidé et donc depuis lors il a été nommé Coracopsis vasa.
La seconde sous-espèce Coracopsis vasa drouhardi est un peu plus petit et se retrouve à l’ouest de Madagascar, ceux-ci sont un peu plus clair de couleur et plus particulièrement les parties qui sont grises dans les parties inférieures et avec les plumes de la queue inférieures blanchâtres.  Aux endroits au nord et sud-ouest où les territoires des deux sous-espèces se rencontrent, des formes de transitions de ses deux espèces ont été trouvées.  Cette sous-espèce a été nommée en 1929 par L. Lavauden en l’honneur de Mr M. Drouhard, un garde-chasse à Tongobory sur Madagascar, où dans son jardin les premiers exemplaires de cette sous-espèce ont été abattus.
La troisième sous-espèce Coracopsis vasa comorensis est le plus petit et le plus pâle des Grands Vasas avec les plumes inférieures de la queue de couleur brunes et se retrouvent sur les trois îles du groupe des îles Comoro qui leur a donné aussi leur nom.

Le comportement des perroquets Vasas
Les perroquets Vasas ont une façon de voler très inhabituel.  Il peut être le mieux décrit comme des battements d’ailes lourds, clairement lents comme celles d’un papillon.  En opposition au Petit Vasa, lui a un vol élégant avec des mouvements variés glissants avec des battements d’ailes fortement rythmés.  Lorsque des Grands Vasas sont détenus dans une volière commune, leur patron de vol déconcerte les autres perroquets et occasionne une panique temporaire.  De par leur silhouette, ils font probablement penser à des rapaces. 
Ce sont des perroquets qui aiment l’eau et qui ne vont manquer aucune occasion de se baigner, que ce soit par la pluie, via une douchette ou dans une écuelle.  Ils ne sont pas fortement plumés et pour cette raison, lorsqu’ils sont mouillés ils semblent fort déguenillés mais ils sèchent généralement très vite et ensuite sont à nouveau parfaits en plume.  On ne sait pas pourquoi mais ils aiment aussi beaucoup prendre des bains de soleil, chose que la plupart des autres perroquets évitent.  Ils vont alors se coucher au sol avec les ailes grandes ouvertes, d’autres couchent la poitrine sur une branche et étendent en même temps une aile.  De même l’on a remarqué que le perroquet Vasa est le seul perroquet qui va prendre un bain de poussière.  Nous allons plus loin voir pas à pas leur comportement très particulier.

Close-up du cloaque pendant la période de reproduction Photo Piet Rozendaal


Alimentation
Les perroquets Vasas sont des oiseaux qui se nourrissent facilement et qui se sentent bien si on leur donne n’importe quelle diète variée.  Ils essayent n’importe quelle nouvelle alimentation et mangent les graines aussi facilement que les extrudés ou les graines germées.  Ils vont manger avec plaisir des oranges, pamplemousses, pommes, raisins et beaucoup d’autres fruits et vont profiter de différentes baies comme gourmandise.  Ils apprécient la plupart des légumes et ils dévorent les légumes en feuilles.
Logement
Du fait qu’ils aiment voler d’une branche à l’autre, ils sont le mieux dans une grande volière.  En dehors de la saison de reproduction, on peut détenir les perroquets Vasas en groupe dans une volière car cela ne va donner que très peu de problèmes de territoires jusqu’au moment où commence la saison de reproduction car alors une femelle qui est prête à reproduire aime à être le plus loin possible des autres femelles.  Pendant la couvaison et la période d’élever les poussins la femelle défend violement la région autour du nid des autres femelles.  A ce moment-là elles doivent être séparées et les couples sont formés.  Chez les perroquets Vasas s’opère le contraire de chez les cacatoès, ici ce sont, comme par exemple chez les Eclectus et les perroquets à gros bec  les femelles qui sont aussi dominantes quand elles sont en condition de reproduction et ce qui fait qu’elles vont aussi chasser le mâle.  La femelle est très exigeante envers son partenaire, au bord de l’agressivité et demande sa complète attention.  Cela signifie nourrissage et accouplement quand elle le demande.  Lorsque le mâle ne va pas montrer d’intérêt, elle va le poursuivre sans relâche jusqu’au moment où il va concéder, qu’il va la nourrir et s’accoupler et ensuite elle s’envolera à nouveau.  Pour éviter cette tension et pour aider à diminuer cette agressivité il est parfois conseillé de placer deux mâles avec une femelle, chose qui aura aussi son utilité lorsqu’il y aura des jeunes (plus loin ceci sera expliqué donc nous en reparlerons).  Les couples qui sont détenus seuls demandent de la place et un endroit où le mâle peut s’enfuir.  Pour cette raison il est aussi conseillé de ne pas donner un jeune mâle à une femelle adulte car cela va généralement toujours couter la vie au mâle.

L’élevage
Avec ce comportement précédent on arrive maintenant à la partie la plus riche en couleur lors de la détention de Grands Vasa, l’élevage !  Le grand vasa est à ce point de vue unique à tous points de vue.  Arriver en condition de reproduction avec tous ses rituels et en fait le processus de reproduction du Vasa qui va suivre est unique dans le monde des psittacidés.  En dehors de la saison de reproduction, le plumage noir mat des mâles et femelles est identique et comme chez la plupart des espèces de perroquets il n’y a pas de dimorphisme visuel.  La seule différence pourrait être que les femelles soient parfois nettement plus grandes que les mâles.  Leur comportement commence à changer lorsque leur saison de reproduction, qui dure de 3 à 4 mois, commence à se rapprocher et dans la nature pour les vasas de l’est cela commence en décembre et les Vasas de l’ouest en février.  Pendant cette période de reproduction, les Vasas vont éprouver une complète métamorphose.  Si en dehors de cette période ils sont monogames et non territoriaux, lorsque cette période approche ils émettent beaucoup plus de vocalises et c’est surtout la femelle qui se fait le plus entendre avec un son qui fait penser à un tétras lyre ou à un âne.  En tous les cas pas au bruit que l’on a l’habitude d’entendre d’un perroquet mais pas plus fort qu’un perroquet amazone.
Le cycle de reproduction commence lorsque chez la femelle les ovaires commencent à grandir et ceux-ci prennent à ce moment-là une forme anormale.  A l’aide d’endoscopie il a été constaté que les ovaires normaux grandissent jusqu’à ce qu’environ 1/3 de la cavité de son ventre en soit remplie.  Ensuite commence encore la caractéristique intéressante suivante chez les femelles, malgré que son plumage soit généralement, comme chez le mâle de couleur gris, noir, la couleur du plumage du corps va changer en brun sans qu’aucune mue n’ait lieu.  Ceci a lieu par le réagencement de la mélanine qui est le seul pigment dans les plumes du Vasa qui leur donne en temps normal leur apparence noire.
A ce moment-là, les becs changent aussi de couleur, de gris vers une couleur corne claire et le bec de la femelle parait aussi visiblement gonflé (après la période de reproduction les becs retournent vers leur couleur grise).  A cette période, les cloaques d’aussi bien les mâles que des femelles vont changer et s’agrandir.  Lorsqu’ils sont prêts à s’accoupler, les mâles retournent littéralement leur cloaque de l’intérieur vers l’extérieur comme une sorte d’hémi pénis, l’organe de reproduction des reptiles et montrent de grandes ressemblances.  Les mâles ont le contrôle de la quantité de protubérance et peuvent re-rentrer leur cloaque à l’intérieur du corps.  Pendant la période de reproduction, chez le mâle, pour cette raison, le cloaque pend généralement comme une tumeur étrange vers l’extérieur.  Un cloaque d’un mâle Vasa totalement sorti peut avoir une épaisseur de +/- 2 cm et peut avoir une longueur jusqu’à 5 cm et pendant l’accouplement va montrer encore une érection.  Du fait que leurs organes sexuels ne correspondent pas avec ceux des autres perroquets ceci montre que probablement ils ont évolué de manière indépendante des autres.  Chez les femelles aussi le cloaque grandit mais normalement ne ressort pas de l’intérieur vers l’extérieur.  Ils peuvent par contre le faire quand ils défèquent.
La plupart des perroquets dans la nature forment des couples monogames mais les femelles de perroquets Vasa aiment l’amour libre et s’accouplent au moins avec 5 mâles différents.  Les accouplements peuvent avoir lieu sur le nid mais la plupart des accouplements ont lieu en se plaçant côte à côte sur une branche et ensuite ils placent leurs cloaques l’un contre l’autre.  Le cloaque du mâle va à ce moment-là saillir, se durcir, et effectivement s’assembler dans celui de la femelle, chose qui n’arrive pas chez les autres perroquets.  Beaucoup d’accouplement sont courts (1-3 secondes) et d’autres très longs (30 à 60 minutes et plus), les copulations plus longues sont souvent le résultat d’une érection totale chez le mâle et sont à ce moment-là tout le temps l’un à côté de l’autre sur une branche jusqu’à ce que la copulation prenne fin.  Des examens ADN approfondis de 17 pontes dans la nature ont montrés que toutes les pontes étaient de paternité mélangée et que certaines pontes avaient même 3 pères différents.

Ensuite il y a encore la transformation unique suivante chez les Vasas, chez le mâle la couleur de la peau change et devient orange, jaune.  Chez la femelle apparait une perte de plumes ce qui va résulter en une tête totalement chauve.  La peau au-dessus de la tête et des joues chez la femelle change pendant la saison de reproduction dans une couleur jaune moutarde ou orange clair.  Il y a aussi un petit sac de peau jaune qui se forme sous la mandibule inférieure.  La femelle produit dans ce sac une substance claire grasse quelle donne aux tout jeunes bébés.  Les restants de cette substance se retrouvent sur ses plumes qui lui donnent un aspect mouillé presque gras. 

Photo internet


Le nichoir et les oeufs
Dans la nature ils emploient un trou dans un arbre mais chez les amateurs ils se satisfont d’un nichoir standard.  La femelle couve seule et assez fermement.  Les mâles ne visitent jamais le nichoir mais le mâle surveille et est toujours à l’affut.  La femelle ne quitte presque pas le nichoir pendant la couvaison et au début après l’éclosion des poussins.  Une ponte normale pour les grands vasas est de 2 à 3 œufs et certaines femelles pondent leurs œufs de manière constante un jour après l’autre.  Il y a aussi des femelles qui pondent leurs œufs partagés sur une période de deux semaines avec parfois un espace de 7 jours entre le second et le troisième œuf.  A ce moment-là, la femelle a aussi l’habitude d’enterrer ses œufs ou les poussins fraichement éclos dans les matériaux du nid.

La période de couvaison
Ici aussi le perroquet Vasa est unique.  Normalement les psittacidés couvent leurs œufs pendant une période qui va de 18 jours (pour les perruches ondulées) à 29 jours (pour les grands aras).  Le grand Vasa couve ses œufs pendant 17 à 18 jours.  En fait difficile à imaginer que ce grand perroquet a besoin de moins de temps pour faire éclore ses poussins qu’une perruche ondulée.  Ceci est aussi valable pour la période nécessaire à élever ses jeunes qui se fait aussi en seulement 7 semaines.

Les jeunes
Les jeunes Vasas ont les os très longs et ne ressemblent pas, en cela, aux autres perroquets Africains.  Ils ne développent aucun duvet et restent totalement nus jusqu’au moment où des plumes des ailes se développent.  Quand ils sont totalement emplumés, alors se développent sur le corps des plumes de duvet sauf sur la tête.  Ce qui est aussi unique c’est que les bébés Vasas ont des pare-chocs au bec sous la forme de protubérances sur les côtés à la base de la mandibule inférieure.  Ceux-ci les protègent pendant les réactions violentes qu’ils montrent pendant le nourrissage. 
Ces pare-chocs disparaissent au bout de quelques semaines.  Les jeunes sont des mangeurs particulièrement puissants et l’élevage à la main de ces jeunes n’est pas une tâche facile du fait que leurs réactions pendant le nourrissage sont plutôt agressives.  Ils ont de nature un comportement de fuite. 
Ces réactions violentes lors d’un éventuel élevage à la main rend quasiment impossible l’emploi d’une cuillère, quasiment toujours il faut employer une seringue et il faut exécuter une sorte de nourrissage sous la contrainte.

L’élevage des poussins
Les jeunes Vasas sont d’énormes mangeurs et grandissent incroyablement rapidement.  A l’âge de 3,5 à 4 semaines ils pèsent déjà 500 gr ce qui est le poids normal d’un perroquet Vasa adulte.  Ce sont des mangeurs gloutons qui peuvent rivaliser avec les plus grands aras en appétit et enthousiasme pour être alimentés.
Un jeune Vasa en bonne santé de perroquet Vasa mange 2 à 3 fois plus de nourriture qu’un jeune ara chloroptère au même âge.  Le besoin d’une telle quantité de nourriture demande les limites de la femelle qui nourrit seule ses jeunes.

Comment arrive t’on a une telle quantité de nourriture ?
Voilà la raison pourquoi on revient sur le fait de placer au moins deux mâles chez une femelle.  Avec des descendants si enthousiastes, la femelle Vasa a sa propre manière pour garder les poussins hors des problèmes et pour arriver à suffisamment de nourriture.  Lorsque la femelle quitte le nid pendant l’élevage des poussins elle va crier en continu et fortement en direction des mâles pour être nourrie.  Au plus fort elle va crier et au plus elle sera vocale, au plus de mâles vont la nourrir. 
En situation, en volière, elle oblige au moins deux mâles de perroquets Vasas à la nourrir pendant qu’elle élève ses jeunes.  Dans la nature une femelle avec des œufs ou des jeunes est même alimentée par plusieurs mâles.  Une femelle va aller au plus loin pour être alimentée car pendant la saison de reproduction, elle ne va pas manger elle-même.  Elle va même simuler une copulation pour arriver à recevoir de la nourriture et pendant le rituel de nourrissage elle copule avec tous les mâles.  Ceci parce que pendant le processus de nourrissage quand la femelle est alimentée, un accouplement rituel a lieu.  Ce n’est pas un véritable accouplement mais va beaucoup plus vite et ne dure pas aussi longtemps.  
Comme mentionné, les femelles Vasas ne mangent pas elles-mêmes pendant la saison de reproduction et elles sont donc totalement dépendantes des mâles dans son territoire qui vont lui apporter à manger, elles ne quittent jamais l’arbre où il y a le nid même pour manger et même s’il y a d’autres arbres fruitiers autour d’elle.  Dans l’arbre où il y a le nid la femelle a des branches attitrées où elle émet ses cris pour être nourrie et c’est uniquement sur ces branches là qu’elle va appeler et être nourrie.  La capacité pour obtenir de la nourriture dépend de la luminosité de sa tête jaune et chauve et de la qualité de ses appels.  Chaque femelle a son appel unique et des études ont pu constater que certaines femelles imitent l’appel d’une autre femelle si cela lui procure plus de nourriture.  
Par accident, une autre femelle essaie parfois d’arriver dans un autre arbre avec nids dans un essai pour pouvoir avoir plus de nourriture.  Les femelles qui nichent sont très territoriales et vont pourchasser l’intruse et même la tuer si cela est nécessaire.
Les mâles eux-aussi n’ont pas la vie facile car lorsque le repas ne convient pas aux exigences de la femelle, ils vont aussi faire connaissance avec leur agressivité

Chez les mâles qui nourrissent il peut aussi y avoir des mâles qui n’ont rien à voir avec les œufs ou les jeunes qui sont dans le nid.  Il a été observé que tous les mâles de la femelle patrouillent dans les arbres et protègent les fruits contre les autres espèces d’oiseaux et les animaux voleurs de graines.  Au plus de nourriture un groupe de mâles peut apporter, au plus grande est la chance que les jeunes vont grandir sans problèmes.  La quantité de nourriture disponible pour les jeunes peut effectivement influencer l’âge lorsqu’ils l’élève.
Si tout se passe bien et qu’il y a un apport suffisant de nourriture aux jeunes, ceux-ci sont élevés en 45 à 50 jours.  Pour faire à nouveau une comparaison, les Gris du Gabon élèvent leurs jeunes en, environ, 84 jours et les callopsittes en 40 jours.

Pourquoi détenir des vasas dans notre volière ?
Les perroquets vasas sont considérés comme l’un des plus vieux et des plus primitifs parmi les psittacidés.  Certaines singularités du grand Vasa comme les organes sexuels internes de la femelle et le fait d’enterrer les œufs et jeunes dans les matériaux du nid par la femelle de même que les organes sexuels externes du mâle montrent un comportement identiques aux reptiles.  Par ces caractéristiques, les perroquets Vasas sont peut-être restés coincés pendant leur évolution en comparaison avec les autres espèces de perroquets.
Les oiseaux et les autres animaux de régions isolées et lointaines ont parfois la tendance d’évoluer d’une manière différente et de changer moins rapidement que ceux qui se retrouvent sur de grandes étendues de terres où plus de pression sur le milieu peut avoir une influence sur leur développement.  Peut-être que tous ces comportements étranges sont nécessaires pour une espèce provenant d’une île pour pouvoir survivre.  De cette manière, le perroquet Vasa rajoute un peu de préhistoire chez les amateurs de perroquets et pour un éleveur intéressé cela ne peut être rien d’autre qu’un challenge pour pouvoir éprouver ceci de tout prêt.

Attention : ignorance de l’époque
Un perroquet Vasa qui a des plumes blanches nous donne l’information qu’il est atteint de PBFD.  Pendant les années 70 quand les premiers Vasas ont étés importés en Europe, ces Vasas avec ces anomalies ont été présentés par les importateurs, par pure ignorance, comme des oiseaux particuliers ou comme oiseaux albinos.

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