L’Amazone de Finsch
Amazona Finschii
P.R. février 2018
Auteur connu auprès de la rédaction BVP
Traduction : William Vanbeginne
Lorsque j’ai vu pour la première fois l’Amazone de Finsch sur un dessin couleur dans le livre « Parrots of the World », j’étais sous le charme. Quelle belle amazone !!. Mon admiration pour ces oiseaux s’est renforcée après une visite du Loro Parque à Ténériffe pendant l’été 2007. Lorsque je suis arrivé à la maison, je suis allé faire des recherches sur Internet pour voir si ces amazones étaient proposées à la vente. J’ai trouvé une annonce d’un éleveur en Noord-Brabant (Pays-Bas). Il avait élevé 3 femelles et les proposaient à la vente. Après avoir fait une visite à cet éleveur, j’étais le fier propriétaire d’une magnifique femelle d’Amazone de Finsch.
La recherche vers un mâle s’est passée plus difficilement. En janvier 2008 j’ai finalement trouvé un mâle. C’était un mâle de 2006. Cet éleveur avait aussi encore une femelle de 2007. En plus du mâle j’ai encore acheté cette femelle car je voulais avoir 2 couples. Une fois rentré chez moi, j’ai commencé ma recherche pour un second mâle. Ceci n’a eu un succès qu’en octobre 2008 chez un éleveur Belge. Ce mâle était né en 2007.
Dans les deux cas j’ai placé les deux mâles dans une cage à côté de la femelle. Les oiseaux pouvaient se voir à travers le grillage double. Au bout de quelques semaine, une fois que j’avais vu que les oiseaux se montraient de l’intérêt près du grillage, je les ai logés ensemble. Ceci n’a par la suite engendré aucun problème. Certains écrivains mentionnent que les mâles d’amazones de Finsch peuvent être agressifs vis-à-vis de leur femelle mais depuis les années que j’ai ces deux couples, je n’y ai jamais été confronté.
La raison pour laquelle je suis tellement sous l’impression de ces oiseaux c’est la couleur de leur tête et du cou. L’amazone de Finsch a les joues d’un vert venin, une bande lilas au-dessus des yeux et à partir de cette bande lilas, une couleur bleutée qui va jusqu’en dessous du cou. L’intensité de couleur par oiseau peut être différente. De même la couleur bleue descend plus d’un oiseau à l’autre.
Les oiseaux avec une couleur intense sont parfois proposés comme Amazona finschi woodi. Concernant cette sous-espèce, les scientifiques discutent encore si en effet l’on peut parler d’une sous-espèce ou pas.
Les oiseaux ont été logés chez moi dans une volière intérieure de 2 m de haut, 2 m de long et 1 m de large. La volière extérieure a la même dimension. La volière intérieure en hiver ne descend pas en dessous de O°C. Les volières sont faites en aluminium pourvues de treillis de 19 x 19 x 1.45. Il y a des panneaux en bois sur la moitié de la volière intérieure pour donner un peu d’intimité aux oiseaux. Les oiseaux n’ont jamais rongé le bois.
En 2014 j’ai déménagé et les deux couples sont maintenant logés dans une volière intérieure de 1,5 m de large, 3 m de long et 2 m de haut. Ils ne peuvent pas sortir à l’extérieur mais par contre profiter directement des rayons du soleil (par des portes que je peux ouvrir). Comme compensation pour l’absence de pluie, chaque semaine je les arrose. Ils en profitent beaucoup et leur plumage reste joli. Les nouvelles volières sont totalement en aluminium et 2/3 des parois sont fermées.
Au matin ils reçoivent des fruits et légumes et à la fin de la matinée ils reçoivent 2/3 d’un mélange pour perroquets (Nourriture pour amazone de Versele Laga) et 1/3 d’un mélange pour perruches sans graines de tournesol (Beijers). Pendant l’hiver je donne deux fois par semaine de la pâtée à l’œuf (rendue humide avec de l’eau ou Roovicee mix fruit des bois). Mi-février je vais augmenter la fréquence de la distribution de pâtée à l’œuf et en mai ils en ont à leur disposition chaque jour. En septembre je vais diminuer la fréquence de distribution de telle manière qu’en décembre ils n’en reçoivent plus que deux fois par semaine. Mi-février je commence aussi à leur donner des graines germées (1x par semaine). Comme graines à germer je n’emploie que des graines de tournesol ou du chanvre. Je laisse les graines germer par sorte de telle manière que tout germe en même temps, chez la nourriture pour pigeons par exemple, toutes les graines ne germent pas en même temps.
Le processus de germination se fait comme suit : un verre rempli à moitié de graines auquel je rajoute ensuite de l’eau. Je laisse ce mélange pendant 24 heures de telle manière que les graines absorbent l’eau. Pendant cette période je change l’eau plusieurs fois à l’aide d’une passoire. Au bout des 24 heures je rince les graines et je les laisse 24 heure au sec. A nouveau les graines sont rincées plusieurs fois. Ensuite elles peuvent être données pour être mangées.
D’après la littérature les amazones de Finsch peuvent se reproduire à partir de leur troisième année. Le couple n°1 (mâle 2006 et femelle 2007) l’ont fait. Malheureusement les poussins sont morts, je les ai trouvés morts au nid après quelques semaines. L’année suivante par contre 3 jeunes ont été élevés sans problèmes. En 2012 j’ai à nouveau perdu 2 jeunes du couple 1 et en 2013 1 jeune (le second a quitté le nid).
Le deuxième couple (mâle et femelle de 2007) a élevé pour la première fois en 2013. Ce couple est arrivé à élever 2 jeunes des 2 œufs qui ont été pondus.
La raison pour laquelle j’ai perdu ces poussins provient d’une erreur à moi et non des oiseaux. Les oiseaux mangeaient mal la pâtée à l’œuf et du fait que les jeunes recevaient trop peu de nourriture douce, ils mourraient vers la 3ème et 4ème semaine. Le fait que les jeunes mourraient vers la 3-4ème semaine a aussi eu lieu chez mes amazones à joues jaunes (autumnalis). Pour cette raison, depuis 2013 je mélange encore plus avec la pâtée à l’œuf. Maintenant je rajoute par exemple du maïs cuit, des graines germées, des graines cuites, des légumes pour la soupe ou divers fruits en petits morceaux. Le maïs cuit, les graines germées et les graines cuites sont très bien mangées. Depuis que j’ai fait cela, je n’ai plus perdu de jeunes (même chose chez les joues jaunes).
Les graines cuites sont composées de nourriture pour pigeons que je laisse tremper pendant 24 heures et ensuite que je laisse bouillir pendant 5 minutes.
Comme en 2013 les deux couples ont reproduit, j’ai gardé un poussin de chaque couple (mâle et femelle) et je les ai accouplés. J’espère avoir un jour de la reproduction avec ce couple.
En 2014 le couple n° 1 a pondu un œuf mais ne l’a pas couvé. Ceci est arrivé, je pense, parce qu’ils devaient encore s’habituer à leur nouvel environnement. Je venais de les déménager en avril. Le mois d’avril était en règle générale le mois que ce couple commençait à pondre et couver.
La saison de reproduction en 2015 a commencé le 28 avril chez le couple n° 2. La femelle a disparu dans le nid. Le couple n° 1 a suivi le 13 mai. Je n’ai fait aucune inspection du nid par la suite pour voir s’il y avait des œufs (fécondés) et le 28 mai j’ai entendu les premiers piaillements d’un poussin chez le couple n° 2. Après 13 jours j’ai fait un contrôle du nid et j’ai pu baguer le premier poussin. La femelle avait pondu 3 œufs et avait eu 3 jeunes. Malheureusement 1 jeune était mort, celui-ci était mort quelques jours après sa naissance d’une cause inconnue. Le même jour j’ai entendu les premiers piaillements d’un jeune chez mon premier couple. A nouveau après 13 jours j’ai contrôlé ce nichoir et j’y ai vu 3 jeunes. Chez les deux couples les poussins ont quitté le nid après 8 semaines une fois que j’ai entendu qu’il y avait un jeune.
Cette année, en plus de la pâtée à l’œuf de Cédé pour perroquets j’ai aussi rajouté de la pâtée à l’œuf de Versele Laga (Orlux Tropical pâtée). Cette nourriture est très bien mangée par les deux couples. Pourquoi est-ce que j’ai fait cela ? En partie parce qu’au mois d’août nous partons en vacances et ainsi le soigneur ne devait pas rendre la pâtée Cédé humide mais aussi parce que je crois que dans en temps c’est bien de changer un peu leur nourriture. De cette manière cela reste diversifié et plus varié.
Pour le couple n° 1, 2016 et 2017 étaient un succès. Les deux années, 3 œufs ont été pondus et 3 jeunes ont été élevés. Malheureusement en 2017 le mâle est décédé. Après autopsie, il semblerait qu’une tumeur en a été la cause. Chez couple n° 2 les deux années ne se sont pas aussi bien déroulées. Au total 3 pontes ont eu lieu de chacune 3 œufs mais malheureusement non fécondés.
Les couples ont à leur disposition un nichoir de 60 cm de haut, de 30 cm de large et de long. Avant la saison de reproduction je ferme le trou d’entrée avec des branches de saule. Du fait que les oiseaux doivent ronger ceux-ci pour ouvrir le nid, j’espère par ce moyen augmenter leur pulsion de reproduction. Les nids restent accrochés dans la volière toute l’année.
A l’état sauvage l’amazone de Finsch se retrouve au nord-est du Mexique, près de la frontière Américaine. A cet endroit, l’amazone de Finsch a des difficultés. Durant la dernière décennie leur nombre à l’état sauvage a fortement diminué à cause de leur capture pour le commerce d’animaux de compagnie et de la perte de leur habitat. Il y a des cas connus que la tête du Finsch a été peinte en jaune pour être ainsi vendu pour un amazone Oratrix qui est fort demandé.
Pour cette raison ils sont actuellement protégés et se retrouvent sur l’annexe I de la CITES. Dans les états américains de Californie et Floride il y a aussi des amazones de Finsch qui y vivent. Ces populations ont pris naissances par des oiseaux qui se sont échappés.
Ce magnifique amazone est et reste pour moi un vrai plaisir à regarder. Ils sont de temps en temps offerts sur différents sites d’annonces. Espérons que nous pourrons continuer à profiter de ces amazones dans un milieu protégé et que nous pourrons les faire reproduire.
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