Le cacatoès à tête rouge ou cacatoès Gang Gang
Callocephalon fimbriatum
P.R. novembre 2013
Piet Rozendaal
Traduction : William Vanbeginne
Dans le sud-ouest de l’Australie, dans la région de Portland à Victoria jusqu’au Blue Mountains à New South Wales, se trouve un cacatoès qui ne représente pas l’image standard de celui-ci. Il y a là le biotope d’un cacatoès avec une image très particulière, le cacatoès à tête rouge ou Gang Gang.
Description:
NDLR : le nom néerlandais de ce cacatoès est « Helm kaketoe » dont la traduction littérale est cacatoès casqué.
Cet oiseau est mieux connu chez nous sous cacatoès casqué mais les noms de cacatoès à tête rouge ou son nom anglais cacatoès Gang Gang sont aussi employés. Les photos parlent d’elles même mais il s’agit d’un oiseau tellement savoureux à décrire et en voici donc une description.
Le cacatoès à tête rouge est un petit et gros cacatoès avec de grandes ailes larges, une queue courte et une huppe chevelue inclinée vers l’avant. Cette huppe qui est dressée vers l’avant qui se trouve en l’air sous la forme d’une boucle a une position fixe et ne peut être relevée comme chez les autres cacatoès. Chez le mâle adulte la tête et la huppe ont une couleur frappante rouge vif et le reste du corps est gris foncé. La femelle adulte a la tête et la huppe d’un gris foncé et a les plumes de la poitrine délimitées d’orange et jaune. Par cette différence de couleur la différence entre les deux sexes est donc bien visible. Chez les deux sexes, les plumes du corps et des ailes ont un effet écailleux gris clair, les plumes jaunes supplémentaires chez la femelle amplifient encore cet effet. Les oiseaux adultes ont le bec de couleur beige clair alors que les jeunes oiseaux ont le bec gris foncé et ressemblent pour le reste à la femelle adulte. Les jeunes mâles sont déjà reconnaissables au mix de petites plumes rouges sur la tête; au bout de 3 ans ils ont leur plumage d’adulte et au bout de 4 à 5 ans ils sont adultes sexuellement. Les cacatoès à tête rouge sont des cacatoès agréables et plutôt calmes et silencieux qui peuvent être repérables dans les arbres où ils s’alimentent par les pelures des graines qui tombent ou par les sons qu’ils émettent qui se situent entre le son émis par l’ouverture d’une porte grinçante et le bruit d’une bouteille de vin dont on enlève le bouchon.
Biotope :
Le cacatoès à tête rouge est endémique au sud-est de l’Australie et se retrouvent en grand nombre dans un territoire relativement restreintà l’est de Nieuw Zuid Wales à partir des collines centrales à la côte sud jusqu’aux territoires nord de Victoria et Seymour avec certaines mentions à l’est de Melbourne, la presqu’île Mornington et le sud-ouest de Gippsland. Une population séparée est trouvée dans la partie ouest de Victoria dans la région Otway à la frontière de l’Australie du sud. Précédemment, jusqu’à la moitié des années 60 on les retrouvait aussi sur King Island et Tasmanie mais maintenant ils y sont considérés comme éteints. Ils sont parfois encore signalés comme présents pendant la saison de reproduction sur la région côtière nord de Tasmanie. Dans le passé, ils ont été aussi introduits sur l’île Kangoeroe au sud de l’Australie où l’on retrouve maintenant une petite population. La superficie estimée de leur territoire varie en fonction de la saison de 100.000 à 1.000.00 km². La grandeur de leur population n’est pas fixée exactement mais l’on suppose que celle-ci est encore convenable du fait que cette espèce est encore présente en grand nombre dans certaines parties de son habitat. De même il n’y a pas encore de diminution dans la quantité d’oiseaux qui a été déterminée, il y aurait même des preuves d’une augmentation de la population dans certaines parties de son territoire, ce qui fait que cette espèce n’est pas encore placée sur la liste rouge de IUCN comme menacée mais comme espèce avec le moins de soucis.
Habitat et alimentation
Les cacatoès à tête rouge entreprennent des mouvements migratoires, liés aux saisons de régions hautes vers des régions basses. Pendant l’été il est trouvé plus haut, dans des régions de vastes forêts montagneuses et des forêts avec des végétations basses touffues. Pendant l’hiver on le retrouve plus bas dans des forêts plus sèches et plus ouvertes et des régions boisées. A certains moments, il est aussi possible de les rencontrer sur les bords des routes dans les parcs et jardins ou près des villes. Les cacatoès à tête rouge se nourrissent principalement des graines des arbres et arbustes endémiques et introduits. Leur préférence va vers les eucalyptus et acacias.
Les différentes petites graines de l’eucalyptus ont une coquille très dure ce qui fait que le fait de manger prend une très grande partie de leur temps et donc de la journée. Le temps qui leur est nécessaire pour manger est pour cette raison aussi une activité sociale.
En plus de cela ils vont aussi se nourrir de baies, fruits, noix mais aussi d’insectes et de leurs larves. En hiver, ce seront principalement les baies du Cotoneaster (nèfle nain) et de l’aubépine qui a été introduit qui vont être mangées avec plaisir. Ils mangent principalement dans les arbres et ne viennent que rarement au sol, en opposition avec le cacatoès rosalbin, souvent uniquement pour aller manger les fruits qui sont tombés ou les épis des pins. Le besoin de boire les entraîne bien entendu au sol. Pendant la période de reproduction ils vont aller se nourrir en couples ou en petits groupes familiaux. En dehors de cette période généralement en groupes qui peuvent aller jusqu’à 60 oiseaux.
La reproduction dans la nature
Les cacatoès à tête rouge forment des couples monogames qui se reproduisent d’octobre à janvier. La femelle va chercher un trou où nicher généralement haut dans un arbre pour aller y pondre ses 2 mais parfois 3 œufs. Les deux oiseaux vont préparer ensemble le nichoir. Ils vont le tapisser de copeaux de bois et de sciure en rongeant les côtés de l’intérieur du trou. Les deux oiseaux vont couver +/- 20 à 25 jours et ensuite s’occuper des poussins qui vont quitter le nid vers 6 à 7 semaines. Cela va encore prendre 4 à 6 semaines par la suite que les deux parents vont s’occuper des poussins et pendant cette période il est donc possible de voir des groupes familiaux pendant qu’ils se nourrissent. Dans certains cas, là où différents couples ont reproduits les uns près des autres, des crèches peuvent se former, les différents jeunes peuvent alors être perchés ensembles dans un même arbre pendant que leurs parents les nourrissent.
Chez les amateurs
Le cacatoès à tête rouge n’est pas détenu en grand nombre chez les amateurs australiens. Il faut mentionner également que là où ils sont détenus dans les endroits plus chauds en Australie, les succès de reproduction sont plus rares. Ici, les meilleurs résultats de reproductions en captivité proviennent des endroits plus frais du pays. Ici aussi, en Australie, ils ont la réputation d’être difficile dans la détention et la reproduction et ils ont une fâcheuse tendance à se piquer. Les causes de ce phénomène sont encore toujours difficiles à définir mais l’ennui et le stress sont reconnus comme étant les facteurs les plus connus. Ce stress est à amputer en partie aux nombreux oiseaux « attrapés » provenant de la nature. Une plus grande disponibilité d’oiseaux élevés en captivité peut, peut-être, changer cette situation dans le futur. Pour occuper les oiseaux en captivité et ainsi contrer l’ennui et le stress, il faut les alimenter surtout avec de petites graines. Les graines de tournesol semblent être funestes pour ces oiseaux et provoquent des problèmes de picage. Une nécessité essentielle est également un apport constant de branches fraîches de saule ou d’autres arbres disponibles pour éviter l’ennui et contrer le picage. Une autre cause pourrait-être que dans leur alimentation naturelle il y ait des matières nutritionnelles spécifiques dans les graines d’eucalyptus que nous pouvons leur donner difficilement. Si dans leur pays d’origine il n’y a pas beaucoup d’amateurs qui détiennent et reproduisent avec ce cacatoès, il y en a quand même plusieurs en Europe. Cependant, ils ne se rencontrent que sporadiquement dans les volières.
Ils ont besoin d’une volière d’au minimum 5 m de long, 1,2 m de large et 2 m de haut. Comme dans la nature ils ne vont pas manger au sol, il faut placer leurs mangeoires à une hauteur d’environ 1 à 1,5 m au-dessus du sol. Comme alimentation il faut leur donner une diète variée, composée de différentes petites graines comme du froment, de l’avoine pelée, des graines pour canaris et du millet de même qu’une grande variété de légumes et fruits frais dont la pomme est leur favori. Les branches, graines et pins d’acacias et d’autres arbustes endémiques peuvent être présentés à ces oiseaux. Ceci va leur procurer des heures d’activité physique et de stimulation mentale. Cette activité physique est nécessaire pour aider à empêcher les mauvaises habitudes de picage. Les baies et les graines fraîches de ces arbustes peuvent être congelées et ainsi être données plus tard. Dans la nature, le cacatoès à tête rouge va se nourrir aussi de chenilles, chrysalides, de larves, de larves de coléoptères et d’autres insectes qui se retrouvent pendant la saison. Dans les volières, on peut leur présenter des insectes « d’élevage » comme les larves, chrysalides et coléoptère du vers de farine, des grillons etc., de même que les insectes qui peuvent être trouvés dans nos arbres et jardins. Certains éleveurs donnent de la viande à manger à leurs oiseaux pour remplir les nécessités de protéines animales de leurs oiseaux pendant la saison de reproduction. Parfois ces protéines animales sont données sous forme de poulet, des os de carbonades ou des croquettes pour chien. Ils raffolent particulièrement des baies du Cotoneaster et de l’aubépine
(Crataegus monogyna). Il est aussi mention de couples qui avaient un problème d’absorption de calcium et l’ajoute supplémentaire de calcium dans l’eau de boisson peut alors être nécessaire.
Il est recommandé de leur présenter un nichoir d’une profondeur d’un mètre mais les dimensions du nichoir en lui-même peuvent fortement différentier et est souvent influencé par la préférence du propriétaire des oiseaux. La préférence des oiseaux peut être influencée par la grandeur et le type de nichoir dans lequel l’oiseau lui-même a été couvé et élevé. Si l’espace le permet, la présentation de différents types et dimensions de nichoirs, placés à différents endroits de la volière permet aux oiseaux de faire leur propre choix. Dès qu’un couple a fait son choix, les autres nichoirs peuvent être enlevés. En captivité, pendant la saison de reproduction, ils peuvent parfois se montrer très agressifs vis-à-vis de leur soigneur et ils sont très sensibles aux contrôles du nichoir. Celui-ci est souvent non toléré et peut amener à ce qu’ils délaissent leurs petits ou à du cannibalisme. En Europe, aussi, il y a déjà des résultats de reproductions, ce qui fait que plus de jeunes oiseaux de propre élevage sont présentés à la vente et de ce fait il est probable qu’une partie des problèmes mentionnés ci-dessus vont disparaître. Les Cacatoès à tête rouge sont de par nature de magnifiques oiseaux de compagnie lorsqu’ils ont été élevés mains mais avec un nombre aussi bas d’oiseaux chez les amateurs, il faut que tous les oiseaux qui ont été élevés se retrouvent impérativement dans un programme de reproduction pour assurer leur survie en aviculture. Le Loro Parque à Tenerife a différents couples de ces magnifiques oiseaux et ils ont déjà obtenu plusieurs fois des résultats de reproductions avec ces oiseaux.
Protection
Malgré qu’il ne se trouve pas sur la liste rouge de l’IUCN, les données du passé nous donnent quand même comme information que l’on doit être très économe avec cette espèce. Pour cette raison, cette espèce est aussi protégée par les lois australiennes. La survie du cacatoès à tête rouge est influencée défavorablement, d’après cette loi, par la perte de l’habitat par la réhabilitation et la coupe des arbres adultes qui possèdent les trous de nidifications potentiels. La perte des endroits de nidification a un effet négatif sur la population composée d’environ 20.000 exemplaires.
Des données provenant de l’Atlas des oiseaux australiens nous montrent nettement que le nombre des cacatoès à tête rouge a diminué dramatiquement au fil du temps. Celles-ci nous montrent qu’entre 1977 et 2001, la population à New South Wales a diminué de 44%. Dans les régions bios, la diminution est à partager séparément ; Alpes australiennes 49%, collines du sud-ouest de New South Wales 67%, Autour de Sidney 57%, la pointe du sud-est 44% et les régions hautes du sud-est 22%. Il n’est possible de renseigner une augmentation que dans 2 régions ; la côte nord de New South Wales 69% et Nandewar 420%.
Les chiffres renseignés sont considérés comme très fiables car le cacatoès à tête rouge est considéré comme un oiseau facilement identifiable dans la nature. Une population qui est momentanément la plus menacée est celle de Lane Cove Vallei dans la New South Wales.
Déjà à partir de la venue des premiers européens en Australie, leur nombre n’a fait que diminuer et maintenant la plus grande concentration de Cacatoès à tête rouge a lieu dans le sud-est du pays. A cet endroit, ils ne montrent aucune peur pour l’humain et il est parfois possible de les approcher et de les admirer de très près. Les cacatoès à tête rouge ont le format d’un cacatoès de taille moyenne c.à.d. +/- 35 cm environ la grandeur d’un cacatoès rosalbin. Par cette taille, il est le plus petit des cacatoès de couleur foncée.
Pourtant, des examens ADN effectués récemment ont démontré qu’ils sont plus apparentés aux cacatoès blancs et roses qu’aux grands cacatoès noirs que l’on retrouve en Australie.
Une autre menace est la maladie Psittacine Cirovirus (PCD). Le cacatoès à tête rouge est sensible à cette maladie et se retrouve surtout dans la région de Bowral dans les régions hautes au sud de New South Wales. Cette maladie est propagée via des lieux de nidifications infectés et forme ainsi une menace potentielle pour les espèces.
En tenant compte de ce qui précède, le comité scientifique a comme avis que le futur du cacatoès à tête rouge va être très menacé dans le New South Wales, à moins que les circonstances et les facteurs changent de manière drastique ou que le développement évolutif des oiseaux puisse stopper cette menace
Photos provenant d’internet
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