Les cacatoès banksiens
Calyptorhynchus banksii
P.R. janvier 2013
Rédigé par D. Van Dongen
Traduction: Philippe Sautelet
Karl-Heinz Schallenberg nous décrit le cacatoès banksien. Il ne traitera ci-dessous que des deux sous-espèces occidentales Calyptorhynchus banksii samueli et Calyptorhynchus banksii naso.
Dans la littérature plus ancienne, on trouve souvent le cacatoès banksien sous le nom scientifique de Calyptorhynchus magnificus. Cette dénomination provient probablement d’une erreur car on le confondait en réalité avec le cacatoès de Latham (Calyptorhynchus lathami). Dans les publications plus récentes, la dénomination scientifique Calyptorhynchus banksii est généralement employée, une appellation de l’espèce qui a d’ailleurs été confirmée par la “Commission Internationale de Nomenclature Zoologique”.
On connaît cinq sous-espèces au cacatoès banksien, qui sont réparties séparément sur tout le continent: Calyptorhynchus banksii banksii (nord-est de l’Australie), Calyptorhynchus banksii macrorhynchus (nord de l’Australie), Calyptorhynchus banksii graptogyne (sud-est de l’Australie), Calyptorhynchus banksii samueli (centre de l’Australie) et Calyptorhynchus banksii naso (sud-ouest de l’Australie).
Puisque cet article ne parle que des cacatoès noirs de l’ouest de l’Australie, seules les sous-espèces Calyptorhynchus banksii samueli et Calyptorhynchus banksii naso seront abordées. Dans la partie suivante sur les cacatoès noirs, les sous-espèces orientales seront abordées.
Description
Le plumage noir est prolongé par les plumes érectiles de la tête pour former une crête. Le milieu de la queue est ornée d’une large bande rouge transversale, ce qui fait que ce cacatoès est aussi appelé cacatoès à queue rouge. La femelle est plus brun noir et présente des taches jaunâtres sur la tête et les ailes. La bande de la queue est jaune ou orange jaune et le bec est de couleur corne contrairement au bec plus noir du mâle.
Les différences entre les sous-espèces sont très faibles, de sorte que je n’irai pas dans le détail. Généralement, on peut établir que les deux sous-espèces occidentales sont un peu plus petites que l’espèce nominale. La sous-espèce C. b. naso se distingue de la C. b. samueli par une crête plus courte et aussi un bec plus long et plus large. Le jaune de la femelle est plus intensif et les bandes transversales sur le ventre sont plus claires.
La taille se situe officiellement entre 50 et 60 cm et le poids de 500 à 750 gr.
Aire de répartition
La sous-espèce C. b. samueli vit répartie en quatre populations dans l’ouest de l’Australie dans les régions de Robinsonrange et de Nicholsonrange, dans le centre de l’Australie et à l’est, sur le territoire de Darling River. Bob Philpot, un passionné de perroquets de Mundaring, m’a renseigné un endroit où les trouver près de Mukinbudi à quelques 300 km à l’est de Perth. La sous-espèce C. b. naso ne se rencontre exclusivement qu’au sud-ouest du continent.
L’aire de répartition correspond en grande partie à celle du cacatoès de Baudin (Calyptorhynchus baudinii). On les appelle aussi “cacatoès noir à queue rouge des bois”, ce qui indique déjà leur biotope préféré. La sous-espèce située la plus au sud-ouest est aussi la plus menacée.
Sur le territoire de Glen Forest tout près de Perth, j’ai pu observer en quatre semaines des petits groupes de cacatoès banksiens dans lesquels les femelles étaient toujours majoritaires. Je n’ai pas trouvé d’explications.
Alimentation
Les cacatoès banksiens se nourrissent de ce que leur biotope leur offre. Ils sont fervents des graines de plusieurs espèces d’eucalyptus, mais d’autres graines, baies, nectar et insectes composent leur régime alimentaire.
Les populations de C. b. samueli qui se rencontrent dans les zones de culture de blé de l’ouest de l’Australie, se sont plus spécialisés dans les graines.
Le C. b. naso se nourrit, en rapport avec son biotope, plus de graines d’eucalyptus. En septembre 2003, j’ai eu la chance d’observer et de photographier pendant un long moment un petit groupe de cette espèce dans un bois de “red gum” (Corymbia/Eucalyptus calophylla). Pendant qu’un oiseau faisait la garde, les cinq autres commencèrent à ouvrir et à manger les graines de “red gum”. Les cacatoès occupaient à tour de rôle régulier le poste d’observation. Comme j’étais fort proche, ils étaient très méfiants. Le moindre
de mes mouvements causait immédiatement un comportement nerveux parmi les oiseaux. Chaque cacatoès a ingéré en l’espace d’une demi-heure un total d’une douzaine de fruits. Plus tard, j’ai contrôlé les restes de leur repas sur le sol. Les fruits étaient souvent à peine entamés. Quand la nourriture est abondante, on constate souvent ce gaspillage chez les perroquets. Seul le meilleur est mangé.
Reproduction
La saison de reproduction commence souvent lors du printemps en Australie, qui se situe entre août et novembre. C’est aussi la période d’abondance de fleurs, boutons et graines. Comme toutes les espèces de grands cacatoès, deux œufs sont pondus et couvés de 29 à 31 jours. Après l’éclosion, le plus petit jeune est souvent négligé et meurt. Le jeune survivant est alors nourri durant quatre mois. Les jeunes se distinguent à peine des adultes et apprennent rapidement à voler. Je l’ai déjà observé à maintes reprises.
Extinction
Dans la partie sud de l’ouest de l’Australie, un programme de protection a été élaboré il y a quelques années par la “Watercorporation” sous l’appellation “Cockatoo Care”. On a en effet pris conscience que les populations de cacatoès noirs diminuaient et que la population de C. b. naso était même sérieusement en danger.
Par exemple, des fiches ont été remises à la population où ils pouvaient mentionner où, quand, combien et quels cacatoès ils avaient vus. Par ailleurs, des nichoirs ont été accrochés pour compenser la perte des opportunités naturelles. Ils ont essayé d’impliquer la population en l’informant pour la protection du cacatoès. On peut seulement espérer que ces programmes seront bien accueillis et qu’ils ne seront pas contrecarrés par les fermiers ou d’autres groupements.
Pour moi, il est incompréhensible que le cacatoès nasique (Cacatua tenuirostris), qui occupait à l’origine le sud-est du continent, ne soit plus présent que dans la région de Perth, ou encore la sous-espèce (Cacatua tenuirostris pastinator) qui est pourchassée par de nombreux habitants et plus précisément, les golfeurs et les joueurs de cricket.
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