Par amour pour l’aratinga Yendaya (suite …)
Parkieten revue: Juillet 2019
Nathalie Gijbels et Geoffrey Lemmens
Traduction : William Vanbeginne
De plus, ces branches font des pousses chaque année au printemps. Au sol, à l’époque nous avons placé des tapis de gazon avant que les oiseaux ne déménagent et ce gazon est toujours présent et nous ne le coupons jamais car les oiseaux mangent les graines d’herbes. Nous plantons aussi du bambou et de l’arbre à papillon dans la volière pour bien l’habiller. Sur Internet il y a différentes listes de plantes comestibles pour les oiseaux (NDLR voir article en début de revue). Chaque année au printemps je sème de la grande capucine (Tropaeolum majus) en petits pots que je replante ensuite dans les volières. On peut ensuite voir ces fleurs croitre pendant tout l’été et aussi en automne jusqu’au premières gelées. Elles existent en différentes couleurs et ne sont pas toxiques lorsque les oiseaux les mangent tout comme les fleurs des Hibiscus (Hibiscus syriacus) et aussi les fleurs des arbres à papillons (Buddleja davidii). Nos Yendayas ont toujours les plus belles volières car elles semblent être un peu moins destructrices que les autres espèces. Souvent je pique, pendant les mois d’été, une demi-orange ou d’autres fruits sur les branches ou j’ai aussi de petits paniers que je peux remplir. En automne je prends souvent des épis de maïs dans les volières.
L’été passé nous avons pour la première fois installé un système d’arrosage sur un certain nombre de nos volières. Nous avons installé un tuyau pliable au-dessus des volières avec des petits trous et y avons placé des têtes d’arrosage de telle manière qu’à différents endroits du brouillard tombe dans les volières. Les oiseaux ont réagi fantastiquement là-dessus et se lâchaient totalement chaque jour quand la « douche » se mettait en route. En hiver nous ne l’employons, bien entendu, pas mais lors des jours chauds en été je ne peux que le conseiller. De même dans ces volières les plantes et l’herbe sont beaucoup plus belles. Pour l’été prochain nous planifions de pourvoir toutes les volières de ce système de douche.
Tous les six mois nous faisons contrôler les fientes de nos oiseaux et je crois que ceci est très utile. Malgré la bonne hygiène dans nos volières, nous avons parfois des infections bactériennes ou des flagellas dans les fientes. De cette manière nous pouvons soigner délibérément de telle manière à éviter le pire. De même, lors de l’achat de nouveaux oiseaux, nous faisons tester ces oiseaux sur PBFD, PDD, Chlamydia et Polyoma. Nous ne voulons prendre aucun risque et gardons les nouveaux arrivants en quarantaine avant qu’ils ne rentrent en contact avec les autres. Nos jeunes ne sont pas testés avant une vente car ceux-ci proviennent en fin de compte d’un élevage testé.
La séparation des jeunes se fait après l’hiver et au début de la saison de reproduction lorsque nous voyons que le couple reproducteur commence à montrer un comportement hormonal. De cette manière je pense que la séparation se passe d’une manière beaucoup plus aisée et que les oiseaux éprouvent beaucoup moins de stress. Chez certaines espèces, comme par exemple P. Pertinax il semble que la séparation se passe beaucoup plus facilement car ils portent moins attention à leurs jeunes une fois que les jeunes quittent le nid. Chez les Yendayas et les conures à tête d’or, je trouve que cela se passe plus difficilement car les parents restent fort attachés aux jeunes ce qui fait qu’à mon avis il est conseillé d’attendre la saison de reproduction suivante lorsqu’ils deviennent à nouveau hormonaux.
L’année après leur première nichée je n’ai eu qu’un jeune de mon vieux couple de Yendayas. Malgré que la femelle a pondu 3 œufs, un seul n’était que fécondé. Cet oiseau, je l’ai gardé pour former un nouveau couple de jeunes oiseaux. Après que je l’ai présenté à une femelle non consanguine, cette femelle a déjà pondu des œufs à l’âge de 11 mois. Elle était arrivée chez nous à 6 mois. Lors de cette première ponte, elle a eu 2 œufs fécondés et les deux œufs ont été totalement couvés pendant 25 jours. Ces jeunes ont été bagués avec une bague de 7,00 mm à l’âge de 14 jours. Pour les Yendayas et les conures à tête d’or nous prenons toujours des bagues de 7,00 mm. Le fait d’avoir élevé des jeunes à cet âge-là est vraiment une exception car normalement en conditions normales les Yendayas ne sont réellement adultes sexuellement que vers les 24 moi
Mon vieux couple a eu sa dernière ponte qui s’est déroulée avec succès il y a deux ans, la femelle couvait 3 œufs et était à la fin de sa période de couvaison lorsque notre voisin d’alors a décidé d’effectuer de gros travaux dans son jardin. Lorsque ce jour-là il a décidé de travailler à la tronçonneuse, les oiseaux ont pris peur et la femelle affolée a quitté le nid. Nous n’avons pu constater cela qu’avec des yeux tristes et nous ne sommes pas arrivés à la calmer et à la faire retourner au nid. Au bout de 6 heures nous avons décidé d’enlever les œufs et les avons portés d’urgence chez une connaissance. Il était en possession d’une couveuse. Nous avons placé les œufs dans celle-ci après avoir contrôlé les œufs aux Buddy et vu s’il y avait toujours un battement de cœur. A ce moment-là les 3 œufs avaient encore toujours un battement de cœur mais seul un œuf est arrivé à terme et ce jeune-là a été élevé à la main. A part le fait qu’il est un peu fléchi sur ses pattes, il a bien poussé et est devenu un oiseau en pleine santé. Il est peut-être un peu plus petit que mes autres Yendayas mais cette différence et minime.
J’ai aussi alors appris les ficelles de l’élevage à la main, je l’avais déjà fait avec notre premier oiseau mais élever un poussin à partir du jour 1 est quand même autre chose qu’à 4 semaines. Ainsi j’ai appris à adapter les quantités exactes suivant le poids de même que le nombre de nourrissages. Je ne suis absolument pas fan de l’élevage à la main et cela ne me plait vraiment pas de retirer les poussins après quelques semaines pour les rendre apprivoisés comme animal de compagnie. En cas de besoin, je vais intervenir car je ne vais pas laisser un poussin mourir de faim. Les espèces d’aratingas ne conviennent pas dans la maison à cause de leurs cris puissants et aigus. La plupart des gens ne savent pas ce qu’ils achètent et rentrent chez eux ce qui fait que ces jeunes oiseaux se retrouvent très vite en vente on line. Même parmi nos couples reproducteurs nous avons des anciens oiseaux de compagnie. Ceci n’est pas une indication s’ils vont bien reproduire ou pas. Malgré que sur ce sujet les avis divergent énormément, d’après moi aussi bien un oiseau élevé main qu’un oiseau élevé par les parents peut devenir un oiseau parent parfait, ceci nous l‘avons déjà appris plusieurs fois chez nous. De même pour les éleveurs il est conseillé de tenir compte des cris puissants et aigus des Yendayas. Les oiseaux se font entendre régulièrement chaque jour et réagissent immédiatement lorsqu’ils voient un mouvement dans le jardin, lorsqu’un rapace vole au-dessus de leur volière ou lorsqu’ils s’effrayent par un bruit inconnu.
Après cette aventure, nous avons décidé d’acheter nous-même un egg-buddy, c’est un petit investissement quand on voit quel outil utile c’est pendant la période de reproduction. Grâce à cet appareil vous pouvez contrôler à n’importe quel moment si le poussin a toujours un battement de cœur dans l’œuf. S’il n’y a pas de battement de cœur, alors le petit est mort dans l’œuf, bien que je dois mentionner qu’il vaut mieux tourner l’œuf quelques fois pour être vraiment sûr que l’appareil puisse trouver le battement de cœur. Le Buddy doit se trouver sur une surface bien stable pour pouvoir le mesurer correctement. Il est très utile quand le petit prend trop de temps à se montrer. Nous faisons toujours très attention aux dates d’éclosion et Geoffrey sait toujours quand les jeunes doivent commencer à bêcher. On voit très nettement le rythme cardiaque diminuer le jour où le poussin doit sortir de l’œuf. Après qu’il ait ouvert un peu sa coquille, il a maximum 48 heures pour sortir totalement de l’œuf. Si le poussin n’a pas commencé à casser l’œuf à temps et que le battement de cœur descend en dessous de 100, alors vous pouvez décider de l’aider en faisant un petit trou dans la chambre d’air avec une pincette. C’est du travail très précis mais de cette manière nous avons pu donner un coup de pouce à différents poussins pour quand même sortir à temps de l’œuf.
Le vieux couple a fait une nouvelle tentative après que j’ai dû enlever les œufs. A nouveau elle a pondu 4 œufs mais après contrôle il s’est avéré que ceux-ci n’étaient pas fécondés. Quelque part durant la dernière semaine de la durée de la couvaison le mâle a malheureusement été attrapé par un rapace à travers le grillage. La femelle a encore couvé quelques jours sur ses œufs mais une fois qu’elle a renoncé sa mission elle restait toute seule. Je n’ai pas attendu longtemps pour lui rechercher un nouveau mâle. Je lui ai par contre laissé environ 3 semaines pour pleurer son mâle mais j’ai déjà fait des recherches entre temps. Ceci n’était pas une mission facile et après avoir beaucoup cherché et avoir roulé loin, j’ai trouvé un mâle apprivoisé de 5 ans. Je l’ai acheté en espérant que les oiseaux allaient s’entendre et cela a été un gros échec. Elle n’avait aucune attention pour ce mâle et le voyait même comme un intrus. Elle l’attaquait régulièrement et cela ne s’est pas amélioré dans les semaines qui ont suivi. En fin de compte je suis arrivé à trouver un mâle d’un an qui à l’époque était encore avec ses parents. Ce jeune mâle, lui, a été accepté rapidement et au bout de quelques jours elle a même accepté qu’il vienne dormir avec elle dans le nichoir. Ils sont maintenant ensemble depuis deux ans et l’année passée elle n’a fait aucune tentative de reproduction malgré que les oiseaux étaient très proches l’un de l’autre. Je suis vraiment très curieuse de voir si un jour elle recommencera à se reproduire. Malgré son grand âge j’ai un bon espoir pour l’été prochain. Si malgré cela elle décide de ne plus reproduire, j’espère quand même pouvoir encore profiter d’elle de nombreuses années.
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