Rapport de stage AWWP, Qatar
Bert Van Giels
Traduction : William Vanbeginne
1ère partie
Introduction
Il y a des expériences que l’on n’oubliera jamais … comme mon stage au « Al Wabra Wildlife Preservation » (AWWP) au Qatar. Début 2014 j’ai pu y aller pendant 2 mois comme stagiaire dans la maintenance et la gestion de la collection des oiseaux.
Dans un article précédent (Revue des Psittacidés de janvier 2014) Nico Rosseel nous a déjà relaté sa visite au AWWP et la collection. Ces sujets-là, je ne vais pas en reparler mais plutôt vous relater les soins et le logement des perroquets.
AWWP
Pour les personnes qui auraient raté l’article de Nico : AWWP loge une grande quantité d’espèces animales protégées et est l’initiative du Sheik Saoud Bin Mohammed Bin Ali Al-Thani. Depuis l’année 2000 AWPP est un centre d’élevage qui se cible sur la détention d’espèces menacées et est bien connu pour les résultats d’élevage avec des espèces uniques, surtout oiseaux et antilopes.
J’ai déjà beaucoup lu concernant AWWP, mais quand même j’ai été quand même surpris le premier jour. Une collection de presque 1000 gazelles, des dizaines d’oiseaux de paradis, un groupe de marabouts et de flamants roses qui vivent en liberté, un couple de bec en sabot du Nil, … jusqu’à des grenouilles bleue vénéneuses. Et bien entendu une collection de perroquets impressionnante ! Cacatoès noirs (queue rouge, jaune, blanche, Gang-Gang), Pesquets, Guarouba, Ara de Coulon, Ara Caninde, Ara Hyacinthe, Ara de Lear et naturellement la plus grande collection d’Aras de Spix au monde.
Nourriture et routine
Le département oiseaux de AWWP a une quinzaine de soigneurs qui passe la plus grande partie de leur temps à l’alimentation et au nettoyage des oiseux et des logements. Deux fois par jour, les oiseaux sont nourris et ils font beaucoup d’effort pour leur donner une nourriture équilibrée.
Le matin, tous les perroquets reçoivent un mélange frais et coupé de fruits et légumes, de graines cuites et quelques extrudés Harisson pour aras. Le mélange de fruits et de légumes est composé de petits morceaux de maïs en épi, de carotte, papaye, pomme ou poire, brocoli et piments rouges. Les graines cuites contiennent une quantité de maïs mais surtout différents légumineuses comme des haricots coupés, pois chiches et petits pois avec un mélange de graines germées. Pour les aras, l’on rajoute un peu d’huile de palme dans la pâtée. Chaque jour, un petit extra est rajouté à la nourriture, généralement un extra en fruit comme du raisin, banane ou mangue. Le rapport fruits + légumes, graines cuites et extrudés dans la nourriture du matin des aras, je l’évalue 3 sur 2 sur 1. Pour les autres perroquets, la nourriture du matin est la même mais sans les extrudés.
Dans l’après-midi, vers 14h, les perroquets reçoivent leur second diner, celui-ci est constitué complètement d’extrudés (Harrison’s Adult Lifetime). Les aras reçoivent alors quelques noix, par oiseau une amande et un tiers de noix de Brésil.
Toute la nourriture est préparée juste avant de leur donner. Donc chaque matin et chaque midi, les fruits sont coupés et divisés en portions suivant le nombre de volières et oiseaux. La devise est que chaque oiseau doit avoir de la nourriture fraîche vers l’heure qu’ils se réveillent le matin, ce qui fait que le shift du matin commence à 5 h. La nourriture est rationnée, lorsqu’un oiseau ne mange pas bien cela est très vite détecté.
L’eau de boisson est changée chaque jour pendant le shift matinal et chaque deux jours, l’abri intérieur est récuré à l’eau. En règle générale, les oiseaux sont nourris partout dans les abris intérieurs, c’est pourquoi c’est à cet endroit-là que l’hygiène est la plus importante. Les volières extérieures sont aussi nettoyées au moins 1 fois par semaine. Chaque fois qu’un soigneur va nourrir, donc deux fois par jour, il doit avoir bien examinés chaque oiseau.
Volière
AWWP est un parc d’une superficie de 250 hectares et donc il n’y a pas de manque d’espace. La première chose qui m’a frappée aux volières était donc leurs dimensions. La plupart ont une volière extérieure de 10 m x 5 m et 4 m de haut avec une volière intérieure de 4 m x 2,5 m et 3 m de haut. Ces dimensions sont difficilement comparables avec ce que la plupart des amateurs peuvent offrir à leurs oiseaux !
Il y a aussi une énorme volière dans laquelle il est possible de se promener qui contient différents animaux qui ne reproduisent (plus) pour l’une ou l’autre raison. Elle sert comme éducation aux étudiants et autres visiteurs d’AWWP. Pour finir, il y a encore 5 très grandes volières, je les estime à 20 m x 10 m et au moins 10 m de haut avec chacune un groupe d’aras de Spix ou d’aras de Lear. Ce sont uniquement des jeunes oiseaux qui peuvent sociabiliser dans ces grands espaces, en espérant que plus tard ils deviendront de bons oiseaux reproducteurs.
A part quelques exceptions, la plupart des volières extérieures ont un sol de sable avec des plantations comme du trèfle, papyrus et de grands buissons et arbres comme des Papayers. Chaque volière a une fondation en béton, une plaque en aluminium autour des volières jusqu’à une hauteur d’un mètre les protège des rats et des souris qui viennent manger la nourriture. Les volières intérieures ont un sol en béton, ce qui facilite le nettoyage.
Tous les perchoirs proviennent du domaine même, d’un système de circulation de bois (arbres écimés). Régulièrement les perchoirs sont contrôlés et si un changement doit être fait, alors quelques arbres sont écimés à 30 cm. Toutes les volières extérieures ont un système d’averse de pluie artificielle … il est plutôt difficile de ne pas en avoir dans un pays chaud comme le Qatar. En hiver, lorsque pendant la journée il fait quand même 20°C, le système s’enclenche automatiquement 2 fois par jour pendant 5 minutes. En été, ceci est augmenté jusqu’à 5 fois par jour.
Dans la seconde partie, je vous raconterai plus sur les aras bleus (Hyacinte, Lear et Spix), le monitoring et l’élevage avec cette collection de perroquets.
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